Emperor Tomato Ketchup par Tryste Oil Hugo
J'étais parti dans cet album en pur ignar.
Qui-quoi-qu'est-ce? 0 réponse. Il parait qu'il est célèbre, aux USA. Beau dire la culture USA n'est vraiment pas la notre. Il n'était pas célèbre pour moi, pourtant j'ai grandi dans ces années 90, j'en fait parti, j'y ai poussé : mais non je ne le connaissais pas.
Et c'était un tord.
C'est un album plein de naïveté, d'une belle naïveté pure, qui ne doute pas de son talent, et ose tout ce qui vient, y compris la candeur, une naïveté d'une inattendue fraicheur et d'une inévitable bêtise (c'est le propre de la naïveté). Vraiment 90'?
Une naïveté qui fait doux à l'âme, une douceur comme une image d'un certain paradis (le ventre de la mère comme il y est chanté, une chaude soirée étoilée, allongé(e) dans le lit avec l'aimé(e) etc). La douceur qui devient parfois (l'image du paradis oblige) une mélancholie, une inévitable nostalgie sans vraiment de fondement, cette vague nostalgie pas loin d'être du spleen. Vraiment 90'
Ce qui s'allie à une merveilleuse folie, une énergie retenue qui fait que ça n'hésite pas à partir ci et là, pousser de nul part un synthé, un riff, un chant. Une richesse qu'on n'attend pas et qui apparait en tout sens, un moment, disparait, puis plus loin ré-apparait et cela de morceau en morceau, sans cesse, sans cesser de se renouveler, de montrer toujours d'autres facettes, d'autres façons, d'autres sonorités, d'autres.
Ça chante parfois en français, parfois en anglais, soit. Le chant français apporte ce qu'il faut de douceur et de folie et naïveté, mais je reste toujours douteux sur le français chanté. Tant ma langue me semble celle de la parole, du murmure, du cri & du rap, que celle du chant. (Adobatman je n'ai pas peur de toi. J'ai toutes les guitares électriques de mon grand frère pour te repousser)
Ecouté hier nuit (01h00) dans un grand état de fatigue il fut fort adapté, lorsque le corps peu-à-peu quitte le réel, l'esprit l'éveil, et que l'on glisse vers l'autre côté du miroir, car c'est ça cet album, un voyage de l'autre côté du miroir, un moment de l'autre versant de la vie, un bon instrument pour qui choisit d'y vivre l'autre côté.
Sauf que non désolé malgré tous leur effort à mes oreilles cela reste dans le fond... du pop-rock. Et le pop-rock, moi... je resterai poli. On s'amuse, on s'embarque, on se berce, on est intrigué, touché, pas lassé - sauf que : pop-rock...
Merci Lucid quand-même.