Formé dans l’Oise en 1981 par Didier Bouchard et Hervé Tasson, ADX œuvre dans un speed metal mélodique, fortement teinté de heavy metal. Après l’arrivée en 1982 de Pascal Collobert et Frédéric Deuchilly, puis de Philippe Grelaud, la formation prend réellement son envol. Pourtant, elle n’enregistre sa première démo « Le Fléau de Dieu » qu’en 1984. Composée de « Déesse du crime », « L'étranger », « Le fléau de Dieu » et « Caligula », elle annonce déjà le premier album. Mais, déçu par le son, le groupe décide de repartir en studio pour donner naissance à une vraie démo sur laquelle on retrouve alors une « Introduction », ainsi que l’instrumental « Exécution ». Cette cassette lui permet de se faire remarquer des fans ainsi que de la presse spécialisée et le conduit à signer pour Devil’s Records.
Malgré un son qui manque un peu d’épaisseur, mais qui se montre supérieur à bien des productions de ce label français, Exécution marque immédiatement les esprits. Il faut avouer que l’ouverture « Déesse du crime » emporte tous les suffrages, grâce à une énergie débordante, des riffs ultra rapides, un chant habité et une fraîcheur communicative. Passionné d’histoire, le groupe puise ses thèmes dans les grands personnages en évoquant Attila dans le furieux « Le fléau de Dieu » sur lequel les guitares sont énormes et la section rythmique écrasante ou « Caligula » pour un final dantesque, porté par la voix aigüe de Phil et les duels de guitares de Marquis et Betov. Plus mélodique, et s’inspirant du mythe fantastique, « Vampire » propose une construction plus complexe, ainsi que des envolées de guitares qui tranchent avec les autres groupes du même genre. Car ADX n’est pas une formation comme les autres. En effet, contrairement à la vague allemande, il explore différents horizons.
Ainsi, « L’étranger » est un mid tempo groovy qui donne envie de secouer la tête. Son heavy metal carré s’accélère dans la deuxième partie du morceau en se rapprochant de ce que pouvaient proposer Sortilège ou Blasphème à la même époque. Dans une ambiance plus noire encore « Prière de Satan » est un titre mélodique qui fait la part belle aux harmonies et à la basse. Contrairement à « L’étrange », il ralentit en son milieu pour mieux nous surprendre. C’est également la basse qui se taille la part du lion sur « Prisonnier de la nuit », grâce à un jeu riche et efficace. En s’appuyant dessus, la cavalcade des riffs entraîne l’auditeur dans sa course.
Si ce premier album n’est pas exempt de maladresses, notamment sur l’instrumental « Exécution », un peu décousu, il n’en demeure pas moins indispensable et va conduire ADX à devenir une des pierres angulaires du metal français.