Après leur premier album rythmé et joyeux, les Arctic Monkeys décident de remettre ça avec un second album qui à première vue ressemble à son aîné. À première vue seulement, car en réalité la recette, sans avoir véritablement changé, s'est légèrement complexifié. Favourite Worst Nighmare n'est plus un album uniquement dansant, il comporte quelques titres ici et là qui invitent à autre chose.Certains titres se font légèrement plus agressifs, plus punks, c'est le cas pour "Brianstorm", une entrée énervée aux guitares survoltées, mais c'est encore plus flagrant pour le titre "If You Were There, Beware" qui n'a rien de sympa et de dansant, c'est un morceau clairement sombre, avec un riff qui aurait trouvé sa place dans un album de hard rock ou de metal et un passage tout à fait étrange, un passage calme et dark qui dénote avec le style habituel du groupe. Dans cette même idée on peut noter aussi "Old Yellow Bricks" qui oscille entre différents tons. Certes il reste pas mal de morceaux qui reprennent l'ancienne recette comme "Fluorescent Adolescent" qui rappelle le ton guilleret et ensoleillé de "Mardy Bum" ou "Only Ones Who Know" qui rappelle la balade calme qu'était "Riot Van" mais dans l'ensemble on a l'impression que la naïveté juvénile du premier album se défile pour laisser place à une sorte de désillusion. L'album achève le doute avec le morceau qui clôt l'album "505", musique calme, Alex Turner ne s'amuse plus, personne ne danse, le rythme s'accélère nerveusement jusqu'à exploser dans un sentiment mitigé entre la frustration et la tristesse.
L'album s'ouvre et se ferme sur des morceaux sans joie. On notera que l'ensemble n'est pas parfait, un morceau moins bon : "D is for Dangerous" et un ton général plus punk, moins abordable qui s'écoute plus difficilement m'oblige à mettre un 9/10 à cet album. Mais malgré tout quand l'album se termine je le relance, avec l'impression de ne pas avoir totalement cerner les morceaux. Je m'y replonge comme dans un songe flou et incertain et je me dis que l'album porte bien son nom, sa musique bancale devient un rock cauchemardesque dans lequel je replonge sans hésitation.