Si, malgré la prolifération régulière de rockers fous furieux et de "métalleux" hystériques, ce disque reste le mètre-étalon de la violence, c'est qu'en entraînant progressivement le Rock-Blues sale typique des Stooges dans un chaos free-jazz où les cris stridents d'un saxophone déjanté se mêlent aux jaillissements de napalm de la voix de l'Iguane, il marque un point de non-retour où l'auto-destruction radicale est à la fois un commentaire social et un effort désespéré de retour à l'animalité brute. En celà, "Fun House" est un disque magnifiquement caractéristique de son époque, à la sauvagerie implacable, entraînant l'auditeur dans un abandon de la conscience proprement jouissif. [Critique écrite en 1992]