Inutile de tergiverser, Fun House est l’un des 10 meilleurs disques de rock de tous les temps, l’un de ceux que l’on emportera sur une île déserte, la base de tout ce qui touche de près ou de loin au Punk-Rock et même de toute la musique un peu énervée que l’on écoute aujourd’hui.
La formule est simple et d’une efficacité redoutable : Dave Alexander et Scott Asheton assurent une rythmique solide, carrée et sans failles, Ron Asheton envoie des riffs imparables, Iggy Pop crie, hurle, glapit, gémit mais chante aussi avec la superbe voix du crooner qu’il tend à devenir en fin de carrière.
L’album commence très très fort avec un enchaînement de trois bombes : « Down on the street », « Loose », « T.V. eye ». Le rythme se ralenti un peu ensuite sur un « Dirt » où Iggy dégage une sensualité animale, reptilienne, sans doute le titre qui lui a valu son surnom d’iguane. La machine repart à plein régime sur « 1970 », hymne punk rock parfait qui se termine avec le saxophone ténor magique de Steven Mackay. C’est le même saxo qui nous met les nerfs à vif tout au long des 7’46’’ de « Fun House » et qui semble ensuite ouvrir les portes de l’enfer sur « L.A. Blues » qui clôt l’album. Free Jazz ? Free Rock ? Un final ahurissant qui laisse l’auditeur pantelant, épuisé et heureux, comme après l’orgasme.