"J’arrêterai quand il le faut, je ne ferai pas l'album de trop."
Et pourtant... C'est bien la question que l'on se pose en écoutant le sixième album studio de B2OBA.
A vrai dire, le Duc de Boulogne est à la fois le rappeur le plus vénéré et le plus détesté dans le game français.
Vénéré parce que le MC est né avec un classique, nommé "Mauvais Oeil". Depuis, contrairement à son compère Ali qui a décidé de rester discret, Elie a pris du volume et de l'ampleur. Il enchaîne les hits et les classiques, mais l'on sent bien que son attirance pour les plages de Floride grandit de jour en jour...
Ce qui m'amène au deuxième versant qualificatif de Booba. Détesté parce que le rappeur pose sur des intrus de plus en plus bâclées et répétitives, parce que ses lyrics tournent en rond et ne veulent parfois plus rien dire et parce qu'il n'a pas compris que l'autotune n'est plus d'actualité.
Ces derniers constats sont directement repérables dans ce "Futur". Seize tracks d'une faiblesse parfois affligeante (lorsqu'on pense à ce que le mec balançait à l'époque), saupoudrées d'un mixage acide fait à la va-vite. Certains morceaux en sont presque inaudibles, si l'on prend l'exemple de "Wesh Morray" ou encore "O.G" (Mala, s'il te plait, arrête ton massacre auditif !)
Therapy assure la quasi-totalité de la prod', ce qui laisse place à une tracklist linéaire et fade.
Bref, cet album n'a de futuriste que le nom. Booba n'est plus dans le coup. Les morceaux à la sauce "Voiture-bélier" c'est cool, mais pas sur un album entier (surtout lorsque l'ego-trip et l'autotune sont omniprésents). Quelques morceaux sortent toutefois du lot, si l'on prend exemple du sympathique "Pirates" ou de l'explosif "Kalash" (avec le poto du "2-7 ; 2-7").
Cela me fait profondément chier de parler d'un skeud de Booba de cette manière, car Dieu sait que je respecte cet artiste. Mais balancer autant de fric pour livrer une marchandise de cette qualité, cela ne mérite aucune excuse.
"Futur" ferait presque passer "Lunatic" pour un album abouti, c'est dire...