Dans la continuité de l'album précédent ("Skeleton Tree"), l'album est une seconde ode funéraire à la perte de l'un de ses fils.
C'est lui le "ghosteen", le fantôme du teenager décédé à 15 ans.
L'ambiance est d'une noirceur incroyable mais aussi de la légèreté d'un voile astral.
- la voix caverneuse ainsi que la lenteur du phrasé de Nick Cave lui donne cette dimension terrible et effroyable de douleur,
- les cœurs, les notes aigues de sa voix et l'orchestration lui confèrent cette structure aérienne et céleste.
Le titre emblématique "Spinning song" résume à lui seul tout l'album et l'ambition artistique du duo de Nick Cave et Warren Ellis.
Peu d'albums en anglais nécessitent de s'intéresser aux paroles. "Ghosteen" se lit autant qu'il s'écoute :
"The king in time died, the queen's heart broke like a vow
And the tree returned to the earth with the nest and the bird
But the feather spun upward, upward and upward"
On y retrouve plus que jamais toutes les influences de Nick :
- l'éducation religieuse qu'il a reçu et la spiritualité que cela lui confère,
- le fait qu'il ait partie de cœur d'église anglicane
- il est fils de professeur et de bibliothécaire, un grand lettré donc.
L'album est donc également très conceptuel étant subdivisé en deux chapitres distincts :
- la 1ère partie est dédiée aux enfants et est composée de titres de "format classique" soit 4 à 5mn. J'y ai particulièrement apprécié le délicat "Sun forest".
- la 2nde aux parents avec 3 titres dont deux de 12-14mn.
Si la première parlera donc facilement à un public habitué à des "chansons", la seconde n'est qu'atmosphère, recueillement, endurance...
“And I’m just waiting now, for my time to come,
and I’m just waiting now, for peace to come”.