Ne nous méprenons pas. Après l’époque des singles Donald Trump (tiens tiens…) et Knock Knock, Mac Miller a manqué ses rendez-vous avec ses albums. Là n’est pas la question de savoir si Blue Slide Park et Watching Movies With The Sound Off étaient bons ou mauvais, le problème est surtout qu’il n’a jamais su faire la différence entre ses mixtapes (une bonne demi douzaine depuis 2010) et ses deux albums dans la manière de les aborder. Mais l’heure du changement a peut-être sonné. Après son départ du célèbre label de Pittsburgh, Rostrum Records, le jeune homme (rappelons qu’il n’a que 23 ans…) amorce un nouveau départ chez Warner.
Rentrons directement dans le sujet, Mac Miller commence enfin à comprendre ce qu’est un album ; le projet est incontestablement homogène. Quand les productions de Blue Slide Park semblaient partir dans tous les sens (c’était aussi un peu le cas sur le deuxième album), celles de GO:OD AM forment un ensemble cohérent. Pour se faire, Miller a bien sûr fait appel au duo maison I.D. Labs, qui avait quasiment disparu sur le deuxième album, mais encore Thundercat que l’on a connu avec Kendrick Lamar ou Sha Money XL qui a fait les belles heures de Big K.R.I.T. sur le premier album de ce dernier. Mais si la pluralité des producteurs était déjà présente sur Watching Movies With The Sound Off, la différence est palpable sur le choix des instrumentaux sur GO:OD AM, où celui-ci suit la logique d’un véritable album ; Si 2015 a été marqué par la sortie de mixtapes considérées comme des albums (Drake, puis Future, enfin Drake/Future sur le même projet), Mac Miller , qui avait fait l'inverse jusque là, prouve ici qu’un album structuré est mieux compris qu’un ensemble de titres sans accord.
Sur ce 3ème album, certaines productions s’emboitent à merveille comme les trois premiers titres Doors, Brand Name, Rush Hour, d’autres sont plus pâles comme Clubhouse, Time Flies ou In The Bag. 100 Grandkids, le premier extrait, est un titre basé sur deux parties, la première aux sonorités plus oldschool sur un beat monocorde et des trompettes, et une deuxième partie mêlant un beat plus moderne à une boucle de guitare et quelques choeurs, une véritable réussite ! L’écriture et le flow restent dans la lignée de ce qu’il a toujours fait, donc les réfractaires à son flow souvent taxé de monotone ne seront pas réconciliés ici.
Mais ne nous méprenons toujours pas, si Mac Miller a enfin trouvé la direction, celle à donner aux productions et à la cohérence musicale, il n’a toujours pas trouvé le sens, celui qui lui permettra d’avoir un vrai single potentiel capable de porter un album et véritablement exploser, car si GO:OD AM est une progression dans la carrière du petit gars de Pittsburgh, il n’a toujours pas atteint le niveau que l’on attend de lui, celui d’une vraie figure du hip-hop us.