Disclaimer : Cette critique déconseillée à un jeune public a été écrite par un Entourageophile.
Dans les ruines encore fumantes du Sud de Paris, une équipe de soldat d'élites observe les troupes ennemies avancer péniblement.
-Putain, ces fans de l'Entourage sont encore debout, avec tout ce qu'on leur a mis dans la gueule. On leur a balancé un album d'Eff-Gee, un album surprise de Nekfeu, et même un autre projet surprise de Sneazzy pour faire bonne mesure. Comment ils survivent à tout ça ?
-J'sais pas. Répond le sergent, la mine sombre. Mais j'ai quelque chose qui devrait les calmer. L'homme sort de son paquetage une boite en plastique carrée. Un rictus déforme son visage.
-C'est le dernier Burbigo. dit-il. On l'a testé sur des rats de laboratoires ils ont explosé au bout de trois minutes. C'est du compact, du solide, un concentré d'Entourage tellement pur qu'on a été obligé d'évacuer la base pour décontamination totale.
-Sergent, Non ! S'écrie alors Jean-KoolShen, petit nouveau dans l'escouade plutôt porté sur le rap à l'ancienne. Ils sont tout de même humains.
-C'est la seule solution p'tit. Lui répond le sergent. Il branche la sono sur le générateur de secours, mets le disque dans le lecteur et pousse le son à fond. Dieu les préserve.
Malgré les casques anti-bruits, les boules quiès matelassées et les tympans renforcés en titanium, de nos héros, l'album de Deen est si intense qu'ils en perçoivent tout de même toute les notes. Les punchlines s'enchainent les unes après les autres, stoppant net l'avancée du public de l'Entourage. Comme prévu, zéro subtilité au rendez vous. Deen est un boeuf. Il rappe comme un bulldozer, pousse l'autotune dans ses derniers retranchements sur tous les INTERMINABLES refrains dont il a inondé son album. Ses prods sont sans honte, mais sans éclat non plus. Soudain, un featuring avec Nekfeu déchire le ciel. Le gaillard applique le mode d'emploi de son succès en servant un couplet méga-standard comme il semble en avoir des dizaines quand il s'agit de poser sur les projets de ses potes.
Mais le pire est encore à venir. Jehkill et Eff Gee sont au rendez vous, et... ils n'ont rien à dire. Rien de plus en tout cas que dans leurs propres projets.
Damned ! On a même droit à un son sur la liberté avec Nemir, l'ami reggaeman du crew parisien, et à une collab avec le rap belge et helvétique, qui il faut bien le dire atténue un peu l'impact de cette arme de destruction massive rapologique interdite par la convention de Boulebi, au même titre que tous les couplets de Lafouine, et une bonne partie de l'oeuvre de Sneazzy.
Soudain, l'horreur s'empare de l'escouade. Les fans de l'entourage ne battent pas en retraite. Pire, ils se ruent maintenant vers eux, dans l'espoir de mettre la main sur ce disque. Seul motif d'espoir, à l'arrière de la horde de fans en délire, un petit groupe semble pris d'un profond désespoir, celui de jamais voir un membre de l'Entourage sortir un peu des sentiers battus...