C'est toujours la même chose. Booba sort un album, alors on se jette dessus pour l'écouter. La moitié des morceaux on a envie de le gifler, mais quand l'album est fini on y retourne parce qu'on a capté la petite punchline qui change tout, ou parce qu'on a pas pu s'empêcher de bouncer sur l'instru de l'intro.
Trône, c'est exactement ça. Les morceaux autotunés sont toujours les mêmes, le flow n'a pas beaucoup évolué depuis l'excellent Nero Nemesis, et à part Centurion, Terrain ou Nougat, on nage quand même en pleine bouillie dance-hall. Parfois, c'est même carrément mièvre comme dans Ridin'.
Même le feat. de Damso, pourtant si attendu, ne parvient pas à faire partir cette impression que Booba n'a rien fait d'autre que sortir "l'album qu'il fallait sortir".
Et pourtant, Trone est un album redoutablement efficace en terme d'ambiance, à la manière de la tape "More Life" de Drake parue en avril dernier. Tous les morceaux font le taf, on bouge la tête non stop, parfois plus.
Sans être un grand album du DUC, Trône est un projet plutôt réussi d'un rappeur qui, au fond, est devenu un personnage profondément attachant du paysage musical français.