60 ans après leur premier single, le nouvel album studio des ROLLING STONES sort après 18 ans d’attente (Blue & Lonesome était un album de reprises), et crée ainsi l’évènement de ce mois d’octobre 2023. Et pourtant, on a ‘presque’ l’impression qu’il s’agit d’un disque ordinaire réalisé par un groupe ordinaire ! En effet, rien ne laisse penser, au niveau du marketing, que Hackney Diamonds est – avant même de l’écouter – quelque chose d’exceptionnel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et le statut des Glimmer Twins est suffisant pour créer le buzz. Rien n’arrête les Stones, qui ont encore de l’énergie à près de 80 balais !
1. Angry est le tube de l’album qui – avec son riff stonien – vise clairement les classiques du passé. C’est plutôt réussi et je ne me lasse pas de l’écouter ! Les paroles sont simples et le morceau termine fort.
2. Get Close semble revisiter Slave (1981), avec les rythmiques et le passage au saxophone qui vont bien. Bon morceau co-écrit par le (jeune) producteur Andrew WATT, comme les titres 1 & 3.
3. Depending on You est la première (excellente) ballade ; Mick JAGGER chante toujours aussi bien et raconte dans cette chanson comment il s’est pris un râteau (si j’ai bien compris le texte^^)
4. C’est reparti avec un rock enlevé : Bite My Head Off (Pourquoi tu me prends la tête ? répète Mick) qui marque la première collaboration importante du disque : avec Paul McCARTNEY. Celui-ci tient la basse comme au bon vieux temps des BEATLES.
5. On reste – presque – sur le même rythme avec Whole Wide World, morceau (un peu plus mélodieux que le précédent :-) aux paroles amères mais pleines d’espoir, sur les losers de ce bas monde.
6. Retour au calme avec un blues qui semble venir tout droit des 50’s : Dreamy Skies rappelle – en 4’38 bien vintage – ce qui a inspiré les Stones à leurs débuts.
7. Mess It Up a été enregistré lors des sessions de 2019 : c’est donc Charlie WATTS qui est derrière les fûts (comme pour le titre suivant d’ailleurs). Le morceau est rythmé mais le refrain moyen.
8. On peut dire que les Stones sont au complet pour l’enregistrement de Live by the Sword – chanson hommage à Charlie WATTS (dont la piste de batterie a été récupérée donc) – puisque Bill WYMAN fait son grand retour à la basse. Et pour couronner le tout, Elton JOHN joue du piano ! Au final, on obtient un des sommets de l’album.
9. Driving Me To Hard est une bonne chanson, cool et rythmée à la fois. Mais qui peut bien pousser à bout notre inoxydable Mick ?
10. Tell Me Straight est le morceau chanté (et sans doute écrit) par Keith RICHARDS, comme il se doit depuis qu’il a commencé sur Let It Bleed. Folk song sur fond de guitare acoustique (mais pas que). Pas mal.
11. Autre sommet de Hackney Diamonds : Sweet Sounds of Heaven, longue ballade de 7’22 avec la participation exceptionnelle de Stevie WONDER (aux claviers) et la jolie voix aigüe de Lady GAGA. Sortie en single dans une version plus courte, cette chanson est particulièrement réussie.
12. Les Stones finissent l’album en interprétant Rolling Stone Blues (guitare acoustique, voix, harmonica de Mick), une chanson de Muddy WATERS qui vaut surtout pour son titre puisqu’elle a donné son nom au groupe en 1962. La boucle est bouclée.
Le 24ème – et peut-être pas dernier – album des ROLLING STONES bénéficie ainsi d’un tracklisting judicieux : 2 morceaux rapides ou mid-tempos suivi d’une ballade, pour finir sur 3 titres cool (et néanmoins variés). Il est riche en collaborations prestigieuses qui s’intègrent parfaitement au son du groupe. De plus, Keith et Ronnie assurent aux guitares tandis que Mick est toujours aussi bluffant (à son âge) au chant. Bref, Hackney Diamonds est à la hauteur de l’attente qu’il a suscitée.
[critique initialement publiée le 21 octobre 2023]