Un peu de respect tout de même...

Toute critique et déception sont légitimes, mais qu'un groupe aussi repu et ancien que Metallica parvienne encore à sortir un album de cette volée devrait nous inciter à un peu de retenue. En effet, si l'on regarde bien l'histoire du rock, on s'aperçoit qu'une décennie (max) d'intense créativité et 4/5 albums excellents constituent souvent un cap indépassable, et encore, seulement pour les plus grands. Ensuite, les groupes éclatent (Beatles, Pink Floyd), meurent faute de combattants et d'inspiration (Led Zep) ou vivent sur leur magot, de tournées gigantesques en albums plus ou moins moisis (AC/DC, Stones)... Metallica, au moins, fait l'effort de conserver un line-up de base stable et de sortir de vrais albums qui ne sont pas (toujours) dans l'auto-caricature... Donc non, on ne retrouvera jamais le feu des 5 premiers albums mais ce n'est pas si grave. Parce que malgré un gros trou d'air (de Load à St Anger) et des épisodes peu glorieux (Napster, déclaration peu classe sur Jason Newsted), ce groupe a su rebondir et nous proposer dans Death Magnetic et Hardwired...to Self-Destruct de bien bonnes choses. Certes ce dernier est inégal, la 2e partie est faible et - une fois encore - la basse est sous-mixée, la caisse claire trop présente - mais la quasi totalité du disque I ne dépare absolument pas dans la longue et prestigieuse discographie des Mets. Légendes vivantes !