Heaven and Hell
A chaque fois que j'essaye "Heaven & earth", je suis rattrapé dès les premières notes par un sentiment de suicide collectif. Heaven & earth, l'album du 3ième...âgeC'est certainement l'album...
le 27 mai 2018
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A chaque fois que j'essaye "Heaven & earth", je suis rattrapé dès les premières notes par un sentiment de suicide collectif.
C'est certainement l'album qu'ils ont dû écouter en 1978, à Jonestown, lorsque 978 personnes, dont 274 enfants, mirent fin à leur vie dans une joie démente et quelque peu décidée. Ils n'ont probablement pas dû réussir à aller jusqu'au bout de cet l'album. C'est dommage, car le dernier titre, Subway walls, aurait peut-être pu les sauver. Quoi que...
Alors pourquoi s'infliger ça ? Pourquoi nous infliger ça, nous les fans indulgents, pourquoi, pourquoi, pourquoi ? (oui j'ai mal)
Je cherche encore. Et je n'ai pas de réponses. Tu sais, c'est un peu comme si lors d'une soirée, tu étais brillant de bout en bout, on t'adorait, ton intelligence rayonnait par ta répartie (sûrement sous l'effet de la coke) et puis en fin de soirée, trop confiant, tu lâches une pauvre vanne qui ruine tout...
"Heaven & earth" , c'est la pauvre vanne qui ruine tout. C'est un album raté, sans intérêt, sirupeux, faible, au rythmiques molles, et aux mélodies bêtes. Je préfère mille fois écouter Open your eyes (si si, je te jure).
Union ? Mais, c'est la Rolls-Royce de l'inventivité à côté, dix mille fois plus captivant que cet enfer auditif, et cent fois plus captivant que Open your eyes ! C'est la vie face à un triple cancéreux en phase terminale. C'est te dire à quel point on est loin.
Ici, l'écoute devient pénible, comme lorsque tu vois passer lentement, équipé d'un déambulateur et titubant, une personne très âgée au bord de la syncope...tu ne veux pas assister à ce spectacle, n'est-ce pas ? Et bien avec cet album, cela me fait le même effet.
Si en 2014, je découvrais ce groupe, je le trouverais...je ne sais pas, je ne pourrais même pas m'y intéresser. Ce n'est pas ainsi qu'ils vont pouvoir reconquérir les nouvelles générations...
Alors cet album, il est pour qui ? Quel plaisir ont-ils eu à pondre ça ? Hein, c'est quoi le délire ? Il y a-t-il encore un capitaine à bord ?
Aussi, plus je réfléchis, plus je trouve que la pochette, inconsciemment, reflète bien la créativité en berne du groupe.
Seul titre, finalement, à retenir mon attention est Subway walls et son "transceeeend !" final, émouvant ("brave the battle that's before you, affronte la bataille qui est devant toi"), à se chialer parmi. On est dans de la demi-molle, certes, mais on y est ! On sent encore un souffle, une rage au ventre ou aux genoux, on sent une larme d'espoir lorsque t'as finalement passé ta crise assis sur le rebord de tes toilettes (Close to the water-closet?). Pourtant le titre est loin d'être parfait. La progression harmonique de l'intro a un son de synthé pâteux, et la section solo et son bloc mono-tonal (on est sur le même degré durant toute "l'impro") nous mène au bord de l'ennui.
Enfin...
Quoi, va-t-il falloir compter sur Geoff Downes et son "Subway walls" pour sortir un truc potable maintenant ?
Lorsque Geoff sortait des sons et des rythmiques indigestes de type années 80 dans l'album Fly from here, cela passait, c'était dans le ton. Or là, en 2014, il faut avoir fait l'impasse sur toute la musique électronique depuis les années 2000 pour encore nous imposer ces sons directement sortis d'un album des Buggles. On est ici à la limite du supportable.
Et quant à Jon Davison (quelle chance d'avoir le même prénom que le chanteur emblématique de Yes, quand même, c'est pratique) : il fait du bon boulot, même si, à mon goût, cela manque un peu de caractère...
Et dire que c'est le dernier album avec Chris Squire...cela donne envie de pleurer.
Le plus incompréhensible aussi reste finalement Steve Howe : l'auteur des plus grands titres de Yes, avec Anderson, n'a pas sa verve habituelle. Peut-être lui manque-t-il son ancien camarade de chambrée, qui sait...
"Je sais ce que j'apportais au groupe, et il manque ce que je lui apportais, tout simplement" (Jon Anderson)
Lorsque tu écoutes les démos de Howe, tu t'aperçois à quel point c'est vrai. Ils n'ont pas réussi à "transformer" ses démos. Seul Anderson y voyait toujours ce que personne ne voyait. Et cela donnait l'alchimie de Yes !
De plus, la célèbre rythmique Squire / White n'est dans l'ensemble pas au rendez-vous. Elle manque cruellement d'énergie. Mais la batterie est la partie qui est la plus à blamer. On est au bord de la catalepsie, vois-tu...voire de la catatonie, ou voire pire.
C'est consternant.
"Allo ? Major Tom to Grand Control ??
"Allo ? Houston à la base ! Mais que se passe-t-il !?
Il est passé où Bip-Bip ?
Ah ? Ah bon.....
...et bien Bip-bip il s'est fait bouffer par le coyote."
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Productions musicales datées, maladroites, surchargées, voire ratées, Les chroniques de Yes, La grande déception et Le mètre-étalon déglingué du post-prog : un outil comparatif
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le 27 mai 2018
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