Houses of the Holy par Erw
Peut-être est-il temps enfin de parler de la plus grosse incompréhension de ma vie : Houses Of The Holy. Je ne sais pas trop comment expliquer cela, j'ai beau le réécouter et le réécouter. Mon impression se résume toujours à un point très court, sanglant et fatal : c'est juste mauvais. Je pouvais encore comprendre l'engouement pour les quatre albums précédents, même en emportant toute la mauvaise foi du monde avec moi. Mais ici, j'ai beau arriver tout frais, tout heureux, avec de la volonté. Non, cet album me balance toute sa médiocrité dans la gueule, en l'agrémentant d'un joli «No Quarter» au milieu comme pour s'excuser d'exister.
Après cette intro écrite pour permettre aux divers fans du Zeppelin d'aller cliquer sur le bouton «Je n'aime pas» en dessous de la critique, augmentons la shock value en affirmant cette proposition : «Je trouve que la deuxième meilleure chanson de l'album est D'yer Mak'er.». Ceci est indéniablement vrai, cette mauvaise parodie de Reggae est la seule chanson à posséder au moins une mélodie solide (mélodie tout court en fait.). Vous me direz «Mais peu importe la mélodie, c'est la créativité et l'ambiance qui compte !». Exactement, c'est pour ça que je trouve que No Quarter est la meilleure chanson de l'album. Ceci est indéniablement vrai, cette chanson est la seule à posséder une atmosphère solide. (atmosphère tout court, d'ailleurs.)
«Et The Rain Song, c'est pour les petites tapettes, peut-être ?» me répondrez-vous un brin émoustillé par ma dernière provocation. Oui, ils ont rajouté un mellotron sur cette chanson à un endroit après tout. Donc du coup The Rain Song se transforme automatiquement en : une grande épopée progressive à l'ambiance profonde et colorée. Voilà. Moi je me suis toujours endormi au bout de la troisième minute, mais pourquoi pas.
En fait, Houses of the Holy est la plus grande preuve que le groupe avait de bonnes intentions : ils ne voulaient pas s'enfermer dans un style et souhaitaient expérimenter. Le problème c'est que ça rate, ça rate et ça rate encore. Dès les premières minutes. «The Song Remains the Same» où Led Zeppelin essaye de s'approprier le style de Yes, aurait pu être une bonne chanson, car elle démarre sur un riff mollasson mais cool. Trois choses lui enlève tout son potentiel charme : ses 2 minutes de trop, la production brouillone et surtout, surtout, la voix de Robert Plant ! La putain de voix de Robert Plant ! Jamais elle ne m'avait dérangée celle-là ! Mais ici, il est quasiment aphone ! Aucune puissance, rien, c'est limite dissonant ! Vous arrivez à la fin de l'album sur «The Ocean» et rebelote, riff cool, et puis... la voix de Plant gâche absolument tout. Est-ce le même qui nous avait quitté sur When the Levee Break dans l'autre album ? Pourquoi personne ne remarque que Plant a une putain de voix de merde ? Ai-je écouté le même album ?
Je ne m'étendrais pas sur «The Crunge» et «Dancing Days» qui sont sûrement les deux plus mauvaises choses que l'album ait à offrir. Dans le premier, ils s'essayent au funk... et ratent. Nous tenons là la définition la plus proche du mot «agaçant». Quant à «Dancing Days», ils ne s'essayent à rien, mais ratent quand même. Elle est l'équivalent de «Four Sticks» sur l'album précédent, c'est à dire la chanson qui n'a strictement rien à dire et te le fait comprendre pendant quasiment 4 minutes.
Finalement il nous reste Over The Hills And Far Away, qui se rapproche sûrement plus du mot «décent». Led Zeppelin nous aura offert plein de titre semblable et beaucoup plus mémorables. Mais au niveau où est tout l'album, je ne leur en tiendrais pas rigueur.
Au niveau de l'impression générale que donne l'album en sortie d'écoute ce sera donc : Aucune mélodie mémorable, si l'on excepte No Quarter, une production qui laisse à désirer, aucun véritable classique et des dispersions amateures et oubliables qui font perdre toute cohérence à l'album.
Ma plus grande incompréhension, je vous le disais...
P.S. : En fait, en réécoutant l'album, je crois que D'yer Mak'er est la meilleure chanson en fait. Voilà. Au revoir.