Gorillaz ça a très longtemps été une référence. Deux albums magiques : le premier qui débarque comme un OVNI dans mon (jeune) paysage musical, et puis Demon Days qui restera pour moi un chef d'oeuvre indétrônable, un album que je peux écouter d'un bout à l'autre en me disant qu'il y a rien à jeter, que c'est parfait, que ce final Ooooh. Amen.
Le reste est relativement moins intéressant, même si c'est loin d'être mauvais. Même "Plastic Beach" est assez correct', malgré son rythme un peu épuisant et son style electro-aggressif. Les autres projets d'Albarn, notamment "The Good, The Bad and the Queen" ou l'opéra "Monkey" je les considère comme des réussites, des univers plaisants à parcourir, des shows live de qualité.
Mais ce nouvel album là, c'est quoi ?
Sérieusement qu'est-ce que j'écoute ?
C'est une bouillie musicale, formatée, marketée à coups de featuring très maladroitement exploités et qui finissent par écraser l'identité musicale du groupe. Y a de l'auto-tune sur un tiers des tracks, quelques rythmes qui sortent tout droit des rebuts de Plastic Beach, des interludes et une intro totalement insipides.
Mais le pire, c'est qu'il y a des morceaux tellement mauvais qu'ils sont inécoutables. Le premier morceau annonce d'ailleurs tellement bien la couleur, j'avais l'impression d'être dans un Spring Break avec la jeunesse dorée américaine qui s'encanaille en se susurrant des "drop dat ass".
Avec "Saturnz Barz", 3e morceau de l'album, on atteint déjà les sommets de l'onanisme musical. Je sais même pas comment la décrire tellement c'est mauvais, en tout cas ça a rien à foutre sur un CD de Gorillaz, ou alors, attends, putain mais en fait ils se foutent de notre gueule ! Je peux pas croire que la critique va consacrer une telle fumisterie !
Y a rien à sauver dans cet album, c'est affligeant. Deux morceaux passables, sans plus, et encore c'est parce que je ne suis plus très critique quand on tag De la Soul en featuring.
Ils sont où les contre-pieds musicaux que savait prendre Gorillaz ? Elle est où la créativité ?
J'ai trouvé qu'aucune "âme" ne se dégageait de cet album, j'ai même trouvé l'esthétique post-hipsterisme du groupe assez décevante... Je m'en veux d'y avoir cru, alors que bon, ça fait quand même un moment que la dynamique Gorillaz s’essouffle méchamment...
En éternel optimiste, je vais maintenant attendre le deuxième album de T**he Good, The Bad and the Queen** prévu pour 2017, on pourra peut être sauver les meubles de ce côté là...