"Imaginaerum" est l'album de l'année. Après un excellent "Dark Passion Play", NIGHTWISH se devait de sortir un aussi bon album. C'est chose faite avec "Imaginaerum" (quel beau titre).
Depuis le début de sa carrière (et ce qui est rare pour un groupe), NIGHTWISH n'a sorti que des albums mémorables, proches de la perfection ("Oceanborn" en tête). "Imaginaerum" ne déroge pas à la règle.
Ce qui surprend à l'écoute de l'album, c'est le perfectionnisme absolu dont fait preuve Tuomas Holopainen, principal compositeur du groupe depuis ses débuts. Comme à son habitude, il signe avec brio toutes les chansons (mis à part "The Crow, The Owl And The Dove", une superbe ballade, plutôt pop avec un petit aspect folk qui est le bienvenu. Les voix et la mélodie emmenées à la guitare acoustique sont très belles).
Le bonhomme s'inspire beaucoup des grands films holywoodiens pour composer des titres comme l'imposant instrumental "Arabesque", cette chanson (probablement le meilleur instrumental depuis "Moondance" sur "Oceanborn") est hallucinant. À son écoute, on a l'impression d'être au milieu d'une grand épopée sauvage dans un désert. Les arrangements sont époustouflants, une claque dans la gueule.
Le bougre s'illustre encore une fois sur l'avant dernière chanson, "Song Of Myself", une composition très complexe, longue et travaillée. En changeant plusieurs fois de rythme (tantôt lent, mélodique et pesant, tantôt rapide), la chanson s'impose comme le monstre (au bon sens du terme) de ce septième opus des Finlandais. Beaucoup de personnes trouvent le passage final trop long et ennuyeux, au contraire ce passage renforce encore plus la chanson, l'émotion est présente (quelle jolie mélodique au piano et à la guitare).
En parlant d'émotion, on peut évoquer la magnifique ballade qu'est "Turn Loose The Mermaids" où Anette Olzon fait complètement oubliée son illustre prédécesseur. La jeune femme opte pour une voix très douce, qui touche l'auditeur au plus profond de son cœur. De plus, l'utilisation de la flûte rend la chanson à la fois très triste et magique. L'instrumentalisation est parfaite, que ce soit la guitare acoustique, les claviers ou le piano. Bref, un chef d’œuvre (et je pèse mes mots).
Autre chanson qui donne des frissons : "Taikatavi". Une sorte de berceuse emmenée par la voix chaude du bassiste Marco Hietala, qui chante en finlandais (une bien belle langue). Comme sur "Turn Loose The Mermaids", la flûte est utilisée, et encore une fois elle s'adapte parfaitement à la chanson (mais où donc Holopainen trouve-t-il toutes ces mélodies ?).
Grande première pour NIGHTWISH, l'utilisation d'une chorale d'enfants. Une très bonne idée venant de Tuomas (qui selon lui, symbolise l'innocence. On ne peut que lui donner raison). Les enfants sont utilisés sur l'excellent "Rest Calm", alternant des passages très Heavy soutenus par une guitare tranchante comme un couteau et la voix très puissante du bassiste. Il est rejoint par une Anette qui chante dans un registre plus agressif jusqu'à ce que le magnifique refrain apparaisse, où elle nous ensorcelle avec sa très belle voix. Le solo d'Emppu est très bon puis les enfants arrivent enfin. Reprenant le refrain, les gamins font un très bon travail, l'orchestration est géniale. Une bien belle chanson !
Les enfants sont aussi présents sur l'inquiétant "Scaretale". Les "La La La" sont bien adaptés à la chanson, puis survient l'imposante orchestration et des chœurs grandioses soutenus par la double grosse caisse de Nevalanein. Mi-tempo très Heavy, Anette nous montre toute l'étendue de son talent avec une voix vicieuse, très influencée par les sorcières. Un break qui aurait pu être dans la bande son des films d'épouvante ouvre sur un passage digne des plus grands cabarets. On se surprend à danser au rythme de la batterie et des orchestrations "happy" de Tuoma. Marco Hietela est tout simplement génial et délirant en maître de cérémonie ("Ladies and gentlemen. Be heartlessly welcome!"). Puis la chanson repart de plus belle en se finissant sur un petit air sympathique.
NIGHTWISH nous surprend encore avec le réussi "Slow Love Slow". Une chanson qui coupe totalement avec le reste de l'album, de part son coté jazzy prononcé. Mais cette chanson est aussi bonne que les autres, NIGHTWISH s'en sort très bien, surtout Anette qui chante avec suavité. Le solo, lui aussi jazzy, est superbe. Tout comme la fin avec de belles orchestrations.
Les chansons rentre-dedans ne sont, bien entendu, pas oubliées. "Ghost River" débute par un bon riff de guitare technique (l'instrument est mis en avant). Marco Hietela est encore une fois présent (pour notre plus grand plaisir), chantant avec une hargne et une puissance contrôlées. Les orchestrations fabriquent un effet de crainte, de peur. Tout est bien contrôlé. On entend aussi les enfants chantant un petit passage et soutenant la chanson, qui satisfera tout les amateurs des chansons Heavy de NIGHTWISH.
On touche encore une fois avec "I Want My Tears Back". L'utilisation de la cornemuse est excellente. Elle donne plus de personnalité au titre, qui n'en manque d'ailleurs pas. Les couplets calmes et mélodiques et le refrain beaucoup plus heavy sont radieux. Le combat guitare/cornemuse est énormissime. Il nous fait voyager aux confins de l’Écosse, on se plaît même à danser dessus. Une réussite !
Autre chanson heavy, "Last Ride Of The Day". Les riffs se marient très bien aux chœurs surpuissants. Les couplets toujours aussi entraînant sont superbes, tout comme le refrain où Anette nous livre une prestation qui rivalise avec les grandes divas (on a l'impression que sa voix vole). Le solo de guitar-hero est lui aussi excellent. La chanson se finit en apothéose comme sur la rythmée "Storytime".
Premier single tiré de l'album, "Storytime" est une petite pépite, certes classique pour NIGHTIWISH mais tout simplement splendide. Que ce soit la voix entraînante d'Anette, les beaux chœurs, la base rythmique en béton armé (guitare-basse-batterie) où les féeriques orchestrations de Tuomas, tout est parfait ! Un single aussi bon que "Bye Bye Beautiful". Le clip est original, bien réalisé avec de jolis plans.
L'album se finit sur l'instrumental "Imaginaerum", qui reprend les principaux thèmes de l'album, en version totalement symphonique. Et là, on assiste à quelque chose de merveilleux, de sublime, de sensationnel. Même ceux pour qui le classique est synonyme d'horreur ne peuvent qu'être touchés par cette incroyable chanson. Voilà qui finit avec beauté cet album.
Les 5 musiciens font un brillant travail. Au niveau de la voix, Anette se lâche comme jamais. On sent l'assurance qui la transforme quand elle chante "Storytime", "Scaretale" ou encore "Turn Loose The Mermaids", par exemple. Elle fait complètement oublier Tarja Turunen et s'impose comme LA chanteuse de NIGHTWISH. Marco Hietala fait lui aussi un excellent travail comme à son habitude (surtout sur "Scaretale"). Emppu fait lui aussi un bon boulot, comme le démontre son solo sur "Last Ride Of The Day", ou ses parties de gratte sur "Storytime" ou "Rest Calm". Jukka Nevalainen ne change pas sa technique de travail : un jeu précis et puissant qui colle parfaitement à NIGHTWISH.
On ne peut qu'être encore une fois stupéfié par les talents de compositeur de Tuomas Holopainen, qui s'impose comme un des plus grands compositeurs au monde (il suffit d'écouter "Arabesque") et un claviériste hors-pair.
Niveau production, on est ébloui par la clarté de chaque instrument et par un son imposant et génial. La pochette et le livret sont eux aussi très beaux. Un excellent point !
"Imaginaerum" est un chef d’œuvre, qui nous transporte dans des contrées imaginaires, des lieux féeriques, bref qui nous fait voyager.
L'album ne nous laisse pas indifférent, l'envie de le réécouter se fait sentir deux secondes après la fin de la dernière chanson.
NIGHTWISH atteint la perfection tant recherchée depuis des années.
"Imaginarium
A dream emporium
Caress the tales
And they will dream you real"
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)
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