Orgue-asthme.
Cette critique se base essentiellement non pas sur l'album sorti avec 16 morceaux mais sur ce qu'ils ont appelé la Interstellar Illuminated Star Projection (en fait, il y a une lumière qui fait des...
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le 25 oct. 2015
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Cette critique se base essentiellement non pas sur l'album sorti avec 16 morceaux mais sur ce qu'ils ont appelé la Interstellar Illuminated Star Projection (en fait, il y a une lumière qui fait des étoiles dans le noir, et ça clignote, pour l’anecdote).
https://www.youtube.com/watch?v=6tH9VlF4FiY
Je ne saurais dire le nombre d'écoutes que j'ai accordé à cette bande originale. Sachant que je l'écoute encore actuellement alors que pour beaucoup, elles partent aussitôt que j'en ai eu assez, c'est-à-dire relativement tôt. Seulement voilà, Interstellar, je ne m'en lasse pas. Par ailleurs, je n'ai pas pu revoir le film depuis ma séance au cinéma, ce qui remonte à un certain temps maintenant. Evidemment, il me reste certaines images en tête et je peux très bien regarder une scène ou deux sur youtube, là n'est pas le soucis. Cependant, le seul souvenir qu'il m'en reste d'une manière plus directe, passe par la bande originale de Hans Zimmer.
Remontons quelques mois en arrière. Bien entendu, je sors de la salle de cinéma. On passe sur le fait que j'ai pleuré comme un gros bébé parce que ça arrive assez souvent, finalement. Bref, je me retourne vers ma sœur et lui demande ce qu'elle en a pensé de tout ça. Elle a surement dit la chose la plus juste concernant le monstrueux film de Christopher Nolan, et voici ce qu'elle m'a dit : « Tu sais qui est le plus grand acteur dans ce film ? Hans Zimmer. »
J'écoute généralement les bandes originales (pas en entier, naturellement) avant d'aller voir les films sauf dans un seul et unique cas, quand c'est un film de Christopher Nolan. Voulant garder toute une part de mystère autour de ses films, je décide de me contenter d'une ou deux bandes annonces (les premières), et ce sera tout, merci. Avec Interstellar, j'avais complètement oublié le fait de découvrir une bande originale en même temps qu'un film, et non un film en même temps qu'une bande originale. Certes, le premier thème avait déjà été exposé lors du premier teaser regroupant des images d'archives, et on me dira que la musique écrite par Zimmer se limite à cela, ce à quoi je répondrai que c'est faux.
https://www.youtube.com/watch?v=1Vko01D77Fg
Cet album commence d'une manière assez étrange, autrement dit, non pas par de la musique au sens traditionnel où on l'entend mais par des ruissellements d'eau, de la pluie, un bruit d'éclair lors d'un orage et du vent. Dans Dreaming of the Crash, l'introduction à l'orgue est très timide. On distingue bel et bien un thème mais celui-ci reste léger, se cachant à une certaine hauteur dans un enchaînement de cinq notes, sur un mouvement plutôt adagio. Ça reste classique pour du Zimmer donc. On remarque vers la fin du morceau, une montée en fortissimo sur une seule note, ce qui provoque le réveil de Cooper, si mes souvenirs sont bons. Ce morceau est, peut être, l'un des plus importants du film, et répond à la mise en scène de Nolan. Le film s'ouvre sur un plan d'une bibliothèque avec des jouets en bois représentant des fusées, sur les rebords. Le titre apparaît en même temps que de la poussière tombe sur le meuble. Pour dire les choses autrement, cette poussière se confond avec le bruit de la pluie. Cette première scène est en quelques sortes pour Cooper, à la fois un souvenir et un rappel. Or on observe le même schéma sur le plan musical. Les bruits associés à des éléments terrestres sont le fait d'un souvenir mais comme on le sait, un souvenir peut être brouillé par la mémoire si bien que la poussière se confond avec la pluie, que le bruit d'un orage est pareil à la turbulence d'un vaisseau spatial, ou pour finir, que la soufflerie d'un orgue s'unie avec le son du vent. Et tout ceci en à peine quelques secondes. D'autre part, le léger thème que l'on entend après ces bruits, n'est autre que celui de Murph, la fille de Cooper. Après le souvenir, on assiste à un rappel et il s'agit de celui de Murph qui apparaît au réveil de son père. C'est de ce thème que nait la montée en fortissimo.
Cornfield Chase est un morceau qui se place dans la lignée du premier tout en s'en échappant. En fin de compte, ce morceau se distingue par ce petit moment d'égarrement dans le film, un moment purement à part, d'un père qui partage quelque chose avec ses enfants. Le thème introduit par Zimmer est le tout premier écrit par ce dernier. Le compositeur raconte que Christopher Nolan lui avait donné des informations concernant l'histoire du film, notamment qu'il raconterait la relation d'un père avec son enfant. Le réalisateur n'avait pas précisé que l'enfant serait une fille, il avait d'ailleurs fait l'inverse en sachant que le compositeur allait être influencé par la rélation qu'il avait lui-même avec son fils. Tout ceci se passa bien avant le tournage du film. Hans écriva un premier thème que l'on peut écouter dans le second CD de l'album et qui se nomme Day One (Original Demo). Nolan ne signala pas le fait que le film serait de la science-fiction et que pour les 2/3 du temps, on serait dans l'espace. Ca, c'est pour la petite histoire. Ce qu'il faut en retenir, c'est que Zimmer propose un thème plutôt délicat quand on connait assez bien le style du compositeur. La première partie est jouée au piano, et cela reste quelque chose de simple. On reprend le thème mais avec des cordes en gardant le même schéma que pour le piano : un ensemble qui joue la mélodie et une autre qui se contente de faire les pulsations du tempo. Etrangement, on est quand même sur un mouvement plutôt rapide, contrairement au thème consacré à Murph. La deuxième partie est reprise dans Cornfield Chase et intègre à la fois l'esprit que l'on pouvait retrouver dans l'introduction de la bande originale, tout en se développant sur un ensemble plus coloré. Zimmer y mêle à la fois un piano euphorique et un orgue imposant, le tout dans un magnifique crescendo. Dans Interstellar, on assiste à beaucoup de moments interrompus, qui n'ont ni début, ni fin, ils nous échappent juste. Encore une fois, la musique caractèrise cela : un moment de discussion entre Cooper et Murph est interrompu par un drône que les personnages prennent en chasse, et ce moment de chasse est lui-même interrompu par une petite falaise. De fait, Cornfield Chase est partagé entre ces deux moments coupés par ce piano euphorique.
Comme à mon habitude, je personnifie les instruments mais il faut bien comprendre que le choix de l'orgue par Zimmer et Nolan ne s'est pas fait par hasard. L'orgue est un instrument qui respire et qui a, selon un ami, l'élégance d'un cygne et la majesté d'un éléphant. Pour dire les choses autrement, l'orgue peut à la fois être le plus doux des instruments , ou à l'inverse la virtuosité de tout un orchestre. C'est un instrument qui se suffit à lui-seul. Pour Nolan et Zimmer, il paraissait logique de l'intégrer dans le film car il serait tout simplement une métaphore de l'humanité. Je ne reviendrai pas sur le sujet anthropologique car je l'ai déjà fait dans ma critique du film. Quoi qu'il en soit, l'orgue produit un son que l'on peut qualifier d'étrange, de particulier. Pour ce qui est de Dust, on rejoint plus l'esprit du premier morceau. Avec Dust, c'est la première fois que la première partie du thème principal, est insérée dans le film. Elle a certes été arrangée par rapport au morceau d'origine mais Zimmer tient à garder ses violons synthétiques. En effet, la poussière reste un élément commun pour nous, terriens. Or avec la mort progressive de notre planète, des tempêtes de poussières se sont formées. Dust explore le côté le plus étrange et le plus sombre du film du réalisateur de la trilogie The Dark Knight. Le début se rapproche d'un héritage des compositeurs de la première moitié du XXème siècle. Ca n'a rien de particulièrement joli d'un point de vue mélodique mais c'est suffisant symphonique pour que l'on puisse l'écouter agréablement. La deuxième partie se réfère donc au thème principal mais le morceau se termine par des accords bas au piano, créant cette atmospère pesante et noire.
Je ne reviens par sur le morceau Day One dans sa version achevée et passe directement au morceau suivant, Stay. Stay est le morceau par excellence du thème de Murph. Il débute, à quelque chose près, de la même manière que Dreaming of the Crash. La façon dont Zimmer associe ces souvenirs terrestres au thème de Murph, priviligie le fait que Cooper se souciera plus de revoir sa fille que de sauver l'humanité, finalement. Mieux encore, c'est en revoyant sa fille qu'il parvient à sauver l'espèce humaine. Dans le film, nous n'en sommes qu'au 1/3 du film, et plus Cooper s'éloigne de sa fille, plus la musique se déploie dans un quasi-inaudible crescendo. Ce n'est pas le thème de Murph joué à l'orgue qui provoque cette puissance orchestrale, mais l'ajout de cordes et de cuivres dans un style inimitable (mais imité) de Hans Zimmer. La musique est très vite eclipsée en conclusion par le son du vent qui balaie tout.
https://www.youtube.com/watch?v=Tkv4ox0Zxjc
Par la suite, Zimmer continue son approche contemporaine au piano dans un morceau intitulé Message from Home, reprenant également le thème associé à sa fille. Cette influence se poursuit aussi dans The Wormhole qui apparaît comme le morceau le plus étrange. Zimmer utilise le bois de ses instruments à cordes en guise de percussions, comme il avait pu le faire pour The Dark Knight Rises, et fait entrer pour la première fois ses chœurs. Mais ces deux morceaux ne servent que d'apéritifs en comparaison avec la splendeur du morceau suivant : Mountains. Il me semble bien que c'est le morceau que je préfère, bien qu'il sera plus exploité dans le second CD que je commenterai plus tard. Il n'est pas nécessairement à part mais il est certainement le plus impressionnant pour l'orgue, tandis que Coward le sera mais pour le piano. Mountains est alors ryhtmé par le bruit des aiguilles d'une montre, ou d'un métronome pour être exacte. Il est par la suite suivi par des instruments à cordes et des instruments à vent. Peu à peu, le rythme s'accèlère, des notes au piano et à l'orgue s'ajoutent jusqu'à ce que la musique ne grimpe au sommet de cette vague. Ici, ce n'est pas l'élégance du cygne, mais la majesté de l'éléphant qui entre en compte. Toujours rythmé par des percussions boisées et des choeurs à l'unisson, Zimmer développe un nouveau refrain musical qui s'avère être le plus imposant de tous. En effet, d'un certain point de vue, Mountains est le morceau le plus orchestrale et le plus symphonique qu'il nous ait permis d'écouter dans la bande originale d' Interstellar. Quasiment tous les intruments de l'orchestre sont présents, en tous les cas, les répresentants de chaque famille, en plus du piano, de l'orgue (à son apogée), et des choeurs.
Ensuite, nous avons le morceau Afraid of Time. Ce dernier est un morceau intéressant en ce sens qu'il démontre la certaine douceur du thème principal. Pourtant, jamais Zimmer n'aura la délicatesse du regrété James Horner au piano. En revanche, on note que depuis The Dark Knight Rises, le compositeur allemand s'emprunte à une certaine pudeur au piano. Si l'on connait assez bien son travail sur le dernier film de la trilogie de Nolan (car il y a toujours des détracteurs), on comprend très bien que ce morceau a quelque chose de similaire au thème de Selina Kyle dans sa manière de jouer du piano. Evidemment, Hans va plus loin dans l'expérimentation. On entend facilement le marteau de chaque note qui tape sur chaque corde, ce qui est un gage de délicatesse. Afraid of Time est un exemple de simplicité, d'instant musical qui va à l'essentiel et qui ne se cache pas. Par rapport au film, le morceau se rattache à cette idée de pureté : la pureté d'un amour entre un père et sa fille. Effectivement, ce n'est que de cela que parle le thème principal d'Interstellar. On retrouve alors ce thème dans sa forme la plus absolue, et il est parallèlement curieux de remarquer que ce ne sont que quelques notes au piano.
Dans le genre complètement dissonant, A Place Among the Stars est un bel échantillon. Cela commence avec un style musical que l'on a pu retrouver dans la partition de Man of Steel, dans sa dimension extraterrestre. C'est le cas jusqu'à ce que l'ébauche d'un léger choeur féminin se dégage. On assiste alors à la naissance d'un nouveau thème. Je ne crois pas qu'on l'ait déjà entendu auparavant mais il est intéressant à commenter. Outre son apparente étrangeté dans la lignée directe des morceaux précédant, Hans Zimmer renoue ici avec des compositions qui datent des années 2000 alors qu'il était le compositeur de Pirates des Caraïbes par exemple. A cette époque, il avait déjà utlisé de l'orgue, notamment pour le second opus de la saga. Bien entendu, on est loin des envolées orchestrales de Pirates des Caraïbes, mais le morceau est très semblable à ce que pouvait faire Zimmer dans ces années-là, loin de ses approches électroniques - bien qu'il faut savoir que le compositeur a toujours voulu mêler musique instrumentale et musique électronique au même titre que James Horner, mais celui-ci s'y était pris bien plus tôt. A Place Among the Stars achevé, Running Out revient à l'esprit musical d'Insterstellar. Le piano est l'instrument principal, encore une fois, il rythme l'ensemble à la fois dans les hauteurs basses et hautes. La première partie ne dégage aucun thème mais annonce le futur Coward. La seconde partie, cependant, se rattache au thème principal. Seulement, on n'assiste pas à la pureté exprimée dans Afraid of Time. Nous sommes plutôt témoin de la disparition progressive du thème dans les méandres de l'espace. Il faut dire que ce morceau surgit lors d'un moment de doutes, où les héros du film sont en perdition. Après quoi, nous observons un re-lancement musical.
https://www.youtube.com/watch?v=SoP44KNu0IQ
En fait, vous remarquerez que j'ai passé à la trappe le morceau I'm Going Home, pas suffisamment intéressant pour que je m'attarde dessus. La vraie raison, c'est que ma critique commence à être longue et que vous avez surement dû arrêter de lire depuis longtemps, ce qui me permet de blablater comme je le fais. Bref, nous aurons l'occasion de revenir sur ce morceau avec le second CD. Pour le moment, Coward se présente comme le second morceau le plus imposant et le plus virtuose de cette bande originale. Ce que Mountains est à l'orgue, Coward l'est au piano, à la différence que ce dernier dure environ 8 minutes. Il se rapproche musicalement du premier, on a à peu près le même rythme, une même montée en puissance mais elle est beaucoup plus longue et plus lente. Celle-ci est toujours annoncé par cet orgue massif qui prend le pas par rapport au piano mais finit par s'éteindre aussitôt que le doux piano entendu dans Afraid of Time refait surface. Si je me réfère encore à mes souvenirs, il s'agirait du moment où Cooper repense à ses enfants après un affrontement avec le personnage incarné par Matt Damon. Coward n'est rien de plus que ce combat entre cet infiniment galactique (l'orgue) et cet infiniment humain (le piano). Et si un nouveau motif est d'abord joué par l'orgue, il est de suite repris par le piano, et inversement. Le morceau joue sur le parallèle entre cette planète de glace, et notre Terre. Aussitôt que l'orgue s'évanouit, le piano reprend le dessus. Lorsque j'avais écrit la critique du film de Nolan, j'avais conclu sur cette notion d'anthropocentrisme. Or ici, on a une parfaite démonstration d'anthropocentrisme musical : d'une part parce que schématiquement, le piano qui représente l'infiniment humain, prend le dessus sur l'infiniment galactique (avec force et rage), et d'autre part, parce que le piano et l'orgue sont les instruments les plus humains qui soient (après la voix, certes). En tout cas, dans ce film.
Je me permets d'écarter Detach pour le moment car il sera abordé plus tard, pour le second CD. Passons donc à S.T.A.Y. Cette partie fait directement référence au compositeur Philip Glass. Si on devrait prendre en compte, plus largement, l'influence qu'a eu le minimalisme sur la partition de Zimmer (que ce soit Arvö Part, ou Steve Reich), je préfère me consacrer logiquement à ce compositeur, qui serait une sorte d'âme-soeur musicale en ce qui me concerne. J'ai découvert le monsieur en début d'année 2015 et il est, avec John Adams et Arvö Part, ce que je cherchais simplement en matière de musique. Son influence est toute particulière pour ce morceau. On connait le compositeur minimaliste pour ses approches répétitives et son travail sur l'orgue, qu'il a beaucoup modernisé. Eh bien, S.T.A.Y. s'incrit logiquement dans cela. La partie la plus passionnante est la partie centrale du morceau, avec juste le murmure de l'orgue, et sa profonde mélancholie. Le thème joué a déjà été entendu au début de Cornfield Chase. Il est la synthèse d'un amour entre Murph et son père, séparés par un océan d'étoiles mais qui arrivent à se rejoindre dans une magnfique scène. Une communication s'installe entre les deux protagonistes qui sont à des années lumières l'un de l'autre, et ce morceau participe à cette réunion.
Si vous écoutez le début de l'album et la fin de l'album, on observe une certaine logique. Dans Where We're Going, Zimmer n'attend plus pour combiner le thème de Murph et les bruits terrestres. A la place du vent, nous entendons plutôt le bruit des vagues qui viennent rythmer le dernier morceau du long-métrage. Encore une fois, une nouvelle montée sur un accord joué fortissimo. Mais ce dernier morceau est une sorte de synthèse puisqu'après le thème de Murph, une nouvelle réunion figure dans le film, sauf qu'elle apparaît comme réel. Le sentiment à l'écoute du thème joué dans S.T.A.Y. est le même : toujours la même mélancolie, la promesse d'un père de retrouver sa fille. Soudainement, le thème se transforme et se noue avec le thème principal. Il le berce tandis que ce dernier se mue avec lui. En guise de conclusion, orgue et piano jouent ensemble et s'assemblent avant que les violons et les cuivres, dans un ensemble symphonique, ne viennet compléter cet hymne à l'humanité.
https://www.youtube.com/watch?v=mHNllxzUv94
Cette partie sert en quelques sortes de conclusion mais permet aussi d'aborder le second CD de cet album. Il est composé à la fois d'ébauches, de thèmes complexifiés et de morceaux inclus dans le film. Par exemple, Flying Drone est dévoilé dans le film, juste après Cornfield Chase. Il reprend le thème principal, toujours en crescendo mais est aussi ponctué d'une flûte et la fin du morceau peut faire penser aux toutes premières compositions au synthé de Hans Zimmer, dans l'esprit des années 1980. Plus généralement, ce second album permet de réunir plusieurs thèmes et de les exploiter au maximum. On a donc des redites, évidemment, avec quelques variations légères. En outre, il est globalement agréable car les thèmes ne sont pas intégrés dans des scènes, ils n'ont pas besoin de s'accorder aux images mais simplement aux idées du film. Ainsi, ils ne sont pas interrompus. Si vous aimez le thème présent dans S.T.A.Y., je vous recommande Organ Variation, le plus bel hommage à Glass et ses pairs. Dans Who's They ?, ce sera le thème principal. Et dans First Step et Day One (Original Demo), ce sera aussi le cas mais dans l'esprit de Where We're Going ou Cornfield Chase plutôt que Afraid of Time.
A côté de cela, il y a Tick-Tock. Il est la version longue de Mountains, consruit sur le même schéma : d'abord le bruit d'un métronome, suivi de cordes frappées, un orgue léger et puis le tout s'accélère jusqu'à l'explosion de l'orgue. Ici, on discerne une particularité à savoir que l'on peut entendre la construction du son propre à l'orgue. Le souffle du son qui passe dans les tuyaux de l'orgue est quelque chose qui ne s'oublie pas. On peut même les confondre avec les bruits terrestres qui sont mêlés à la partition tout au long du film. Tout est amplifié dans ce morceau : les choeurs, les percussions, le piano y est mêm ajouté dans une partie. L'ensemble est lié par cet orgue qui ne fait que s'imposer de plus en plus. Là, aucune élégance en vue, seulement la splendeur de cet instrument impérial que l'on aimerait entendre davantage tant son ancienneté fait aussi sa modernité.
Néanmoins, si vous voulez approfondir le thème de Murph, il n'y a rien de mieux que … Murph. Un morceau comme tel, qui dure environ 11 minutes, ça ne se refuse pas. Au début, rien de spécifique, les violons sont juste beaucoup plus imposants, et ce de plus en plus. Le thème que l'on a connu au début va cependant muter. On passe à une autre hauteur et on retrouve le thème présent dans Detach. Lorsque l'on arrive à la fin de la mutation, soit vers la 7ème minute, on assiste à la naissance d'un véritable orgasme musical. Ce morceau est ce qu'il y a de plus Zimmerien dans la bande originale d'Interstellar. Ce que certains nomment de la lourdeur sonore, j'appelle ça de la puissance harmonique. C'est comme si Zimmer venait d'accoucher d'un alien mélodique et était entré dans un univers qui le dépassait complètement, où un pauvre piano serait noyé par un déluge composé d'orgue, de cuivres et de cordes.
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