La dernière phrase de cet album nous fait bien comprendre que DAMSO est au-dessus du "Rap Jeu".
Voilà qu'après un "Batterie Faible" décevant (perso) et finalement assez monochrome musicalement (même si, bien sûr, "Autotune" ou "Débrouillard" et surtout "Le Monde" sont de grands titres), "Ipséité" est enfin arrivé. Et verdict?!
Réussite!
Pourquoi?
Parce que le sale comme il dit, cette violence, cette vision sombre de la vie, le sex, l'alcool, la drogue ne sont plus les sujets de l'album, comme sur "Batterie Faible", mais plutôt le fil conducteur.
Et ça change tout!
Introspection, paranoïa, différentes craintes liées à sa solitude lui font sortir des punchlines bien plus percutantes qu'avant et plus profondes avec souvent un double sens qui se capte après plusieurs écoutes. Et tout ça, s'il vous plaît, avec des productions toutes quasi-parfaites. Et leur importance est vitale. Rarement des textes auront paru aussi inséparables de leur production.
Et c'est ce qu'il fait sens dans cet album
Il faut retenir aussi que DAMSO sait chanter. Alors non seulement il rap comme peu aujourd'hui mais en plus on pourrait se prendre à imaginer un album plus Rn'B (ce n'est pas une insulte) ou pop, entièrement chanté. Bon c'est vrai, j'avance un peu vite dans le délire, veuillez m'en excuser.
"J’crains plus ma vie que ma mort, j’ai perdu des gens et j’en perdrais encore", DAMSO délivre la parole de celui qui porte la haine, la douleur et le remord, et qui a compris qu’il faut construire avec eux, pour ne plus détruire. Sa sagesse est vulgaire, sa colère chantée, son apaisement kické, et ses doutes crachés avec une lucidité unique.
Unique, différent, et inéluctablement solitaire, DAMSO rappe sa désillusion, son dégoût de certains hommes et surtout, certaines femmes.
Nwar is the new black, Macarena, Kietu, Mosaïque Solitaire, Dieu ne ment jamais, #quedusaalvie, Noob Saibot et une âme pour deux sont des titres fous! Dans l'émotion pure. Il n'aurait pas été à ce niveau sans "Batterie Faible" parce qu'il fallait un premier jet. Une chose réfléchie, encadrée, pensée. Ensuite il fallait laisser parler l'émotion. Et DAMSO accoucha d'"Ipséité", un album, un sentiment, une odeur, un reflex, un parfum, un echo, bref une émotion.
"J’parle tout seul parce que personne sait répondre" ; dans son ipséité, DAMSO a créé, écarté les barreaux du monde pour se libérer, perdu la raison à cause de ses tords, tué le game et donné la vie, toujours seul, et jamais en paix.