Au début, Iron Maiden faisait partie de ces groupes qui ne me disaient absolument rien. Et puis on m'a conseillé d'écouter, parce que la voix du chanteur valait vraiment le détour. Comme Dance of Death trainait sur mon PC, je me suis dit "pourquoi pas". Ok, c'est pas le meilleur album pour débuter, mais j'ai quand même accroché grâce à des chansons comme Paschendale, à la voix de Dickinson qui envoyait vraiment du pâté et à ces guitares au son si plaisant. J'ai découvert petit à petit les autres albums du groupe, en exceptant les deux premiers, par peur d'être déçu par cet autre chanteur, Paul Di'Anno.
Finalement, en écoutant une radio sur internet, je tombe sur cet OVNI musical.
Strange World.
Coup de foudre immédiat.
Cette voix lancinante, étrange,envoutante, ces deux solos de guitare et cette rythmique, discrète, sans temps morts. Magique! Paul Di'Anno venait de capter mon attention, et je découvrais ainsi ce qui est aujourd'hui encore mon album préféré.
Iron Maiden a assurément frappé un grand coup pour leur premier disque studio. Affichant un line-up encore incertain (Stratton, Burr et Di'Anno seront remplacé dans les deux ans qui suivent), classé "Heavy Metal" malgré les relents punk qui rendent cet album si particulier, loin des compositions soignées de Piece of Mind ou Somewhere in Time, cet album éponyme est une bombe, enchainant ses chansons à un rythme frénétique. Harris en signe la grande majorité et montre déjà qu'en plus d'être un putain de bassiste, le garçon se montre très prometteur en termes de composition
L'album démarre sur les chapeaux de roue avec Prowler : un riff rapide, des paroles sans grande profondeur beuglées par Di'Anno, un solo pour enjoliver le tout, pendant que Burr s'éclate à la batterie. Sanctuary applique le même schéma pour nous rappeler qu'on écoute bien un album de Heavy Metal. Simpliste, sans grande innovation, loin du Iron Maiden de la fin des années 80, mais terriblement efficace, et je dois avouer que ces deux chansons font partie de mes préférées parmi l'ensemble de la disco du groupe. On s'attendrait bien à être encore décoiffé par la chanson suivante..
..Et paf, Remember Tomorrow. Arpèges, pas de saturation, batterie très discrète, et surtout Di'Anno qui chante calmement.La totale. Une pause pour souffler, même si le refrain et le break nous gardent éveillés, les oreilles grandes ouvertes. On reprend ensuite le cours normal de l'album avec Running Free, futur classique du groupe, 3 minutes en studio, 8 minutes en concert pour chauffer la foule et la faire chanter. Même principe qu'au paragraphe précédent, mélangez des paroles simplistes mais agressives à une batterie énergique, une vraie basse qui claque et des guitares bien saturées. Efficace.
Vient ensuite Phantom of the Opera, assurément la pièce maitresse de l'album, fière de ses 7 minutes 20. Si la pratique deviendra très courante sur les albums suivants, cette chanson est la seul de cet album à faire référence (aussi bien dans le titre que dans les paroles) à une oeuvre culturelle. C'est aussi la première chanson de l'album qui laisse une important place aux guitares et à leurs mélodies, et mon dieu quelles mélodies.. You haunt me, you taunt me, you torture me back at your lair! On enchaine avec Transylvania, morceau instrumental (et je dois avouer que je regrette beaucoup l'absence de ce genre de morceaux surles albums post-Powerslave), où Stratton et Murray peuvent se lâcher totalement sur leurs guitares. A voir en live cette chanson, c'est vraiment sympa.
Petite transition et on passe à Strange World. J'en ai parlé plus haut, et je ne rajouterai qu'une chose : c'est vraiment ma chanson préférée, je la conseille vivement à ceux qui n'auraient pas eu l'occasion de l'écouter avant.
L'album touche (déjà!) presque à sa fin et on arrive à ce qui représente pour moi une petite déception : Charlot the Harlot. Le titre, centré sur l'histoire d'une prostituée connue de Murray (qui refera son apparation dans 3 autres chansons du groupe), n'est pas foncièrement mauvais, mais je le trouve bien en deça des autres chansons, peut-être à cause de son riff un peu bizarre.. Ou peut-être que c'est juste moi qui divague. Bref, l'album se termine avec une chanson au titre tellement original : Iron Maiden. Là encore, un riff de folie à l'image du début de l'album, et une chanson culte du groupe très souvent reprise au concert. Iron Maiden is gonna catch you!
Voilà, c'est à peu près tout ce que j'avais à dire sur mon album préféré, presque sans défaut à mes yeux même s'il n'atteint pas la qualité, en terme de production, d'un Powerslave. J'ai beau chercher, je n'ai pas trouvé mieux depuis.
Up the Irons!