1975 : le jeune Steve Harris, décide de se mettre à jouer de la basse, à défaut de pouvoir jouer de la batterie, afin de rester dans la section rythmique. Et Dieu bénisse le manque de place car si Steve avait choisi la batterie, le monde du rock, et surtout celui du heavy metal serait bien différent de ce qu'il est aujourd'hui. En effet, après avoir tenté l'aventure dans quelques groupes locaux, Steve Harris décide de créer le sien, dans lequel il pourra jouer ses propres compos, souvent trop complexes pour les autres groupes dans lesquels il jouait à l'époque. Après des années de galères de line-up, financières, etc... le groupe se stabilise avec l'arrivée de Paul di'Anno au chant, de Dennis Stratton à la guitare et de Clive Burr à la batterie. On retrouve aussi bien sûr Steve Harris à la basse et enfin l'indéboulonnable Dave Murray à la guitare. Ceux-ci se retrouvent en studio entre novembre 1979 et janvier 1980 afin d'enregistrer leur premier album. Celui-ci est fort attendu car Iron Maiden, depuis quelques années déjà s'est imposé dans l'underground anglais comme un leader, à force de concerts et de travail. En effet, le groupe, et en particulier Steve Harris, investissent corps et âme dans ce projet, en faisant tous les concerts possibles à travers le Royaume Uni. Toutes ces années de galères en tous genre sont d'ailleurs bien racontées dans le documentaire "The Early Days". En bref : le groupe est connu dans toute la Grand Bretagne sans avoir sorti le moindre album. Leur premier disque est donc ultra attendu par tous les rockeurs du pays. Et quand celui-ci sort, c'est bien évidemment un succès (n°4 en une semaine).
L'album est excellent, pas le moindre doute là dessus. On retrouve l'identité de l'époque d'Iron Maiden, c'est à dire un mix entre plusieurs genres : il y a du heavy metal, du rock progressif, du punk aussi. Voilà les trois ingrédients majeurs. On retrouve déjà à l'époque les fameux morceaux à tiroirs chers à Steve Harris (Phantom Of The Opera évidemment, mais aussi Remember Tomorrow, Prowler et Charlotte The Harlot), les guitares harmonisées (le riff de Iron Maiden, tellement culte), mais aussi des morceaux qu'on ne retrouvera plus par la suite comme ce magnifique Strange World, très rock progressif 70's. L'album possède même une énergie un peu punk (la voix de Paul di'Anno y est pour beaucoup). Les chansons sont quand même beaucoup moins complexes que ce que le groupe nous proposera par la suite (Running Free, Strange World), ce qui n'enlève aucun charme à l'album.
Cependant, Iron Maiden passe à côté du chef d'oeuvre qu'il devrait être, la faute à une production très légère. C'est simple, le son général manque cruellement de mordant, et ça ne rend pas justice aux compositions folles de Steve Harris. Dommage. Tout n'est pas à jeter, il n'y a même rien à jeter mais c'est dommage.
Iron Maiden (l'album) est une bonne carte de visite pour Iron Maiden (le groupe) malgré tout, et le groupe se rattrapera avec son second essai, produit cette fois par un vrai professionnel.