La comparaison sonnera peut-être de façon douteuse aux oreilles de certains, pourtant, la première fois que j'ai écouté Iron Maiden, premier album du groupe, mon imprévisible cerveau a immédiatement songé à une autre première brique de choix: Kill 'Em All de Metallica.
Si, au premier abord, les deux groupes n'ont pas tellement de choses en commun, ces deux premiers albums font penser le contraire: tous deux composés par une formation non-finie, différentes de celles connues par le grand public, ils comportent chacun un sens de la mélodie aigu, appuyé par des guitares en tapping et aux solos tranchants, jouées par des mains virtuoses. A cela vient s'ajouter une myriade de riffs incroyables et de cavalcades épiques en power chords nerveux et puissants. Sans parler de l'univers un brin religieux, orienté vers les notions de bien et de mal, de vie et de mort, commun aux deux groupes en début de formation, qui furent tous les deux qualifiés de Sataniques à l'époque.
Si je n'oserai pas affirmer que Steve Harris égale Cliff Burton à l'art de la basse, les deux musiciens occupent une place pré-pondérante dans les compositions des morceaux, et les lignes de basses slidées du premier ajoutent à l'ensemble un côté fun et suintant la coolitude qui n'a rien à envier à un certain Flea.
Toujours que ce Iron Maiden est une réussite de bout en bout: des morceaux bourrés de trouvailles, qui ne tombent jamais dans la répétition ou la facilité mélodique. La batterie change de rythme à tout va, les guitares sont imprévisibles tout en restant diablement précises, le chant joue sur tous les tableaux, du beuglard paillard à la complainte mélancolique, le tout, avec une énergie des débuts qui transpire sur chaque composition.
Car, que ce soit sur l’odyssée de 7'20'' de Phantom of the Opera, sur la cavalcade qui vire au slow de Charlotte The Harlot, sur le joyeux foutoir instrumental de Transylvania ou sur la course furieuse de Running Free, la délicieuse naïveté bourrée de bonnes intentions et dénuée de toute once de prétention du groupe fait l'unanimité et touche droit au but.
Une pure réussite, qui m'a convaincu des la première écoute, et qui ne quitte plus mes oreilles durant mes déplacements, qui se font désormais à une cadence encore plus soutenue qu'à mon habitude. I'm Running Free, baby.