Plus de dix ans après son premier album, "Jours Etranges", Damien Saez, à la tête d'un groupe de rock, revient après quelques années où il était seul, accompagné de sa guitare. Cette fois, l'artiste semble refléter parfaitement une société, sans aller plus loin que parler, autant le dire "J'accuse" (référence à l'article d'Emile Zola), s'annonce comme son grand classique.
Le tout s'ouvre sur un a capella parfait, un poème récité sans instrumental, intitulé "Les Anarchitectures". Autant le dire, on sait à quoi s'attendre. A peine le temps de digérer cette merveille, on plonge dans l'album rock'n'roll dénonciateur, une dose de renouveau dans le rock français. La société de consommation est très reflétée, ne serait-ce qu'avec la pochette de l'album. Le morceau éponyme de l'album, non sans rappeler "L'homme pressé" de Noir Désir, raconte brièvement le plus important du disque, mais s'éloigne de détails plus artistiques que propose "Les printemps" ou utopiques de "Tricycle Jaune". Cet album, le sixième du chanteur, est une véritable bombe de rock, un peu comme l'était "Debbie" mais bien que le thème de la dénonce est assez répété, on retrouve des chansons d'amour, et celle qui me semble être excellente pour les oreilles et pour la conscience est "Lula", sûrement l'une des meilleures chansons de l'album. L'album se veut explosif dès le début, mais se retrouve plus calme à la fin. Peut-être que le seul véritable défaut de ce disque est l'emploi des mêmes termes et le manque de poésie, qui pourrait essouffler, mais mis à part ça, "J'accuse" se veut être présenté comme un très bon album et confirme le talent de SAEZ. Un classique.