Killer
7.5
Killer

Album de Alice Cooper (1971)

Acte 2, scène 2 : T'as le style Coco (et des chevaux sous le capot)

[...] Le groupe flirte encore d'autant plus sur Killer avec les limites du style opéré par la concurrence, tout en continuant de rendre hommage ponctuellement à ses premières amours et influences. Il s'agit sans doute du premier album qui exploite son côté théâtral guignolesque plus ou moins de tout son long. Avec comme point d'orgue, la clôture éponyme de l'album dont l'ambiance est digne d'une cérémonie funéraire aussi menaçante que foutraque façon série B d'un tueur en série. Ou encore ces petites tranches de western lourdes poisseuses, un peu Kyuss bien avant l'heure. Sur « Desperado » tout d'abord, emprunt d'un peu de psyché afin de rendre hommage à Jim Morrison décédé peu de temps avant en lui empruntant notamment son phrasé parlé caractéristique. Et lorsqu'on voit l'arrivée des orchestrations magistrales où le violon vient se taper l'incruste jusqu'à la conclusion, on n'ira pas jouer les langues de vipère sur l'authenticité de la peine du groupe quant à cette disparition tant l'intensité est poignante. Dans le même ordre d'idée, « Halo Of Flies » n'est pas en reste. Le plus gros morceau de Killer sans nul doute. Tant sur sa durée que sur sa qualité. Le prog' à la King Crimson revu et corrigé par Alice Cooper, histoire de résumer ces huit minutes et quelques fort inspirées et jamais chiantes. Le groupe sait faire progresser ses ambiances en ne perdant jamais son fil d'accroche, notamment dans ses breaks de guitare et batterie et son accélération galopante en milieu de course, tout en se permettant de se montrer bien bigarré sur le final.


De moments phares qui viennent un peu faire de l'ombre à des « Yeah, Yeah, Yeah » où Furnier nous sort l'harmonica de sa poche ou « Be My Lover », gentillet avec ses chœurs typés années yéyé des 60's. Loin d'être mauvais en soi mais paraissant tout de suite plus fadasses et anecdotiques par rapport à cette pléiade de bons moments évoqués précédemment. Ce qui n'empêche pas à Killer de se hisser haut. Au-dessus de Love It To Death pour son côté autrement plus confiant et maîtrisé. Et surtout, impressionnant de voir une telle éloquence après quelques mois d'appropriation de son style.


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Margoth
8
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le 2 oct. 2018

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