Avec cet album, Skepta résume à peu près tout ce qu'on savait de lui et du rap londonien. C'est énergique, agressif mais aussi engagé.
Pour pleinement apprécier les paroles et la portée de "Konnichiwa", il faut une connaissance de l'histoire du style Grime, dominé par Skepta en Angleterre, auquel il apporte une touche personnelle en abordant une multitude de sujets variés. L'écoute de l'album est aussi facilitée si l'on comprend le vocabulaire propre aux anglais et leur culture, notamment avec l’utilisation à répétition de "man", les références aux environs de Londres : "I got bars like Camden Town", ou simplement à la TV anglaise : "I don't judge like Simon (Cowell, de X-Factor) does".
Globalement, les paroles sont loin d'être parfaites mais ça reste plus technique que le rappeur moyen et honnêtement presque facile pour Skepta.
La deuxième partie de l'album est sans conteste la meilleure du projet, c'est là où tout prend feu. Les featurings sont parfaits, notamment sur "Numbers" avec Pharrell Williams et "That's Not Me" avec l'excellent JME.
Pour ceux qui cherchent un style de rap différent et qui découvrent tout juste Skepta avec "Konnichiwa", il y a beaucoup à aimer dans cet album. Et si vous accrochez, ça vous ouvre les portes à un nouveau style bien à lui, avec des artistes talentueux qui n'attendent que d'être découverts par le grand public.
Pour ceux qui suivent Skepta depuis plusieurs années maintenant, l'album peut paraître répétitif mais cela reste très solide et prometteur pour la suite. (Peut-être un tease en fin d'album avec le dernier beat sur "Text Me Back" ?)