J'avais commencé a écrire un papier sur l'EP d'Express Bavon (qui est plutôt cool, d'ailleurs), mais Alk a décidé de m'en empêcher en lâchant la bombe.
Parmi les rappeurs qui essayent des choses, on verra souvent cité Kanye West, dans une moindre mesure, Booba, et quasiment jamais Alk, le nouveau Doc Gyneco. Pourtant, malgré l'apparente débilité du concept d'Alkpote, adosser au mot "sucer" toutes sortes de choses que même les plus expérimentés d'entre nous n'avaient pas pu envisager, le MC est un extrêmement technique, et crée parfois une espèce de dychotomie étrange : pourquoi mettre autant de ferveur à décrire tout ce qu'il peut faire avec sa bite?
Si dans le game Booba nique de mères pour son salaire, Alk, lui, fait l'éloge du derrière et de la mongolerie.
L'Orgamixtape 1 avait été une bonne surprise de grosse mongolerie, et Alk nous revient les bras chargés de 17 bastos. Malheureusement, le bonhomme est un peu las du milieu et du rap lui même. On sent qu'il a moins envie de "juste" rapper, avec une énorme technique certes, mais "juste" rapper comme il pouvait le faire sur L'empereur, il tente des trucs, et se foire parfois lamentablement, mais il tente, c'est pas comme s'ils étaient beaucoup à tenter dans le rap français.. Il tente même de chantonner sur certains morceaux comme un certain Young Thug, malgré ce qu'il dit en interview. Et étonnamment, ça marche carrément bien, Pluie Diluvienne est une grosse réussite, on y découvre un Alk plus personnel, décidé à se livrer, qui "accepte" enfin de se livrer. Cette partie d'Alkpote qu'on avait pas pu découvrir avant nous est livrée sur cette tape. Bon, toutes les tentatives ne sont pas géniales, le titre Miroir entièrement autotuné est un peu étrange, comme si Alk avait un peu trop consommé de LSD et n'était jamais redescendu.
Malgré le niveau moyen assez bas, aux vues du niveau habituel du MC, on retrouve des phases absolument énormes : "j'ai envie d'baiser la princesse des putes (mon souhait le plus cher) / et sa daronne la reine des putes (partouze familiale)", sur l'hallucinant feat avec Infinit' de la D'enBasFondation qui lâche un excellent couplet, emprunt d'une mongolerie encore plus présente qu'habituellement, et s'adapte de fait au parisien pour le, je trouve, meilleur morceau de l'album. Mais comme pour tout le reste, les feats sont inégaux. Sur Baraccuda, on assiste durant 3mn à la liquéfaction du cerveau de Seth Gueko qui nous livre les couplés et les phases les plus pétées de l'univers. Heureusement, l'instru sauve un peu le tout, mais.. Et comme d'hab avec Alk, on voir les même têtes, Sidisid, qui lâche un couplet de feu sur le très aggresif Rhabat avec le non moins excellent Sadek, le génial Joe Lucazz qui, comme à son habitude, délivre une performance honorable (J'suis la raison pour laquelle/Ils serrent les menottes a fond/J'suis la raison pour laquelle on trouve d'la coke sur tous les biftons), Nubi qui rappelle qu'il est là, et que même si tout le monde s'en fout, il éclate quand même beaucoup de monde..
Mention spéciale à Vald, l'élu, d'après le MC tounsi, qui jouit de deux feats sur cet album : Meilleurs Lendemains d'une violence inouïe et Pleurez! au refrain définitivement entêtant (fils de fils de joie/fiste, fiste toi). J'ai beaucoup de mal avec Vald en solo, j'ai l'impression qu'il force sur son personnage. Alors que face à Alk, il se laisse un peu aller, et ne cherche pas a attirer l'attention et pose des couplets propres et bien sales.
Au final, les feats sont bons, Alk est bon, mais c'est gentil, ça s'écoute, puis ça s'oublie. Ce n'est pas vraiment mémorable, pas vraiment excellent, sauf pour quelques titres, et seuls les titres dans lesquels Alk se livre n'ont pas déjà été faits en mieux.