Déluge de couleurs sur fond de rien.
Bastion est superbe. Magnifique. Grandiose. Une explosion de couleurs qui ornent votre écran au service d'une direction artistique dantesque.
Le seul problème… C'est que ça ne suffit pas à faire un bon jeu.
Je pourrais vous parler des heures d'à quel point les décors, et dans une moindre mesure, la musique, sont envoutants et mettre 11/10 au jeu tant cette partie est réussie, mais ce serait faire abstraction du fait que Bastion n'est qu'un demi-jeu.
Voire même 60% d'un jeu, pour reprendre le directeur de Crytek.
Le jeu s'articule autour de mécaniques de beat'em'all, genre assez peu représenté sur PC, en 3D isométrique, vue très utilisée dans les hack'n'slash (Diablo 2, Torchlight.). Assez maniable, le jeu souffre cependant de ses choix. En effet, il use et abuse des situations demandant précision et dextérité, ce qui peut être assez frustrant tant la 3D isométrique requiert de précision et de concentration ne serait ce que pour aller dans le bon sens…
Bastion est généreux. Très généreux. Chaque arme équivaut à un gameplay différent, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y en a beaucoup, certaines sont beaucoup plus agréables que d'autres qui peuvent se révéler extrêmement frustrantes. Mais la n'est pas le problème. Pour obtenir une arme, vous allez devoir finir le niveau, ou au moins aller jusqu'à l'arme suivante dissimulée dans le niveau, et après, si elle n'est pas efficace, vous ne la sortirez plus jamais. De puis, vous vous contenterez souvent de bourrer le bouton de votre arme favorite et l'esquive, puisque le jeu n'offre pas de système de combo avancé… Il n'est pas nécessaire d'offrir la profondeur d'un Bayonetta, mais tout de même… Signalons par ailleurs des défis tester votre maitrise des armes et un système de difficulté particulier vous permettant de modifier le jeu du tout au tout avec les statues.
Le scénario se veut profond et mystérieux… Si tant est qu'il puisse être profond et mystérieux avec cinq personnages au total, et un seul vieux qui vous trimballe d'un bout à l'autre du monde pour Fedexer toutes sortes de cristaux. Ce vieux, parlons-en. Il est CHIANT. Peut-être que certains ont fait ami-ami avec ce vieux relou, il m'a personnellement juste donné envie de lui casser le cou pour qu'il se taise enfin… La fin est (très, genre, plus qu'une dame de peu de vertue) ouverte, au point qu'on peut lui faire dire tout et n'importe quoi, ce qui m'a encore un peu plus gêné, offrant un gout amer en plus de celui de l'inachevé…
En bref, c'est beau, mais qu'est ce que c'est chiant...