Disons le au préalable : je ne suis pas un admirateur de Daho. Loin s'en faut.
J'ai grandi avec sa musique en fond sonore de ma vie. D'une manière anecdotique tout y en portant un regard teinté de sympathie.
Cet album me renvoie aux mêmes émotions en écoutant Etienne Daho : mélancolie, douceur, passion...
Notamment grâce à une AMBIANCE forte due autant aux orchestrations qu'au timbre de sa voix.
C'est aussi ce qui m'a souvent provoqué lassitude et indifférence. La musique ne dispose pas de ce qui fait le sel du rock dont je suis fan :
- les solos de guitare qui déchirent l'âme et le cœur,
- les (contre)basses qui assènent avec force une rythmique,
- des claviers enivrant ou mélancoliques (c'est selon),
- des cuivres pour créer puissance ou fièvre,
- des cordes (violons notamment) pour faire pleurer ou faire valser etc.
Donc rien de tout cela chez Daho ici comme dans l'ensemble de son oeuvre : il conçoit les sons des instruments comme un tout indissociable, les claviers ou violons jouant souvent la même rythmique que sa voix avec des variantes de tonalités.
Néanmoins, je trouve que l'album forme un BEL ENSEMBLE :
- les mélodies (rythmées par des basses assourdissantes) sont fortes notamment sur le titre qui donne le nom à l'album mais aussi "Les torrents défendus" ou "Onze mille vierges" ;
- les arrangements appellent autant au voyage ("Le baiser du destin" aux gammes de note orientales) qu'au retour aux 70's (le très disco "Les torrents défendus") ;
- les paroles sont toujours autant ENIGMATIQUES et POETIQUES à l'image du "lover" qui entonne "L'homme qui marche". Ou bienveillantes ("peau dure").
Bref un bel album qui à défaut de passer à la postérité (me) pousse à découvrir un peu plus l'univers d'Etienne Daho !