Changement de cap pour King Crimson, qui lâche Greg Lake à la basse et à la voix en cette fin 1970. Gordon Haskell, aperçu dans Cadence and Cascade sur l'album précédent, In the Wake Of Poseidon propose ici une prestation vocale honnête, ce qui veut bien sûr dire "oubliable". Jon Anderson, sur le début de Lizard, est plus remarquable alors qu'il est là pendant un laps de temps très court, trois minutes dans une suite qui en dure vingt. Et puis, avouons le, nous ne sommes pas là pour Lady of the Dancing Water, hein ? Parce que, si la suite Lizard est encore un chef d'oeuvre progressif dont Robert Fripp a accouché, mieux vaut s'avouer que les titres qui constituent la Face A sont loin d'être remarquables. Si des gens ont chié sur Islands, ce que perso je ne comprends pas, Lizard est, je pense, le moins bon album de la discographie classique (1969 - 1974) du groupe, alors même que le titre éponyme est un artefact du prog. Mais voilà, avoir une fabuleuse suite onirique ne dispense pas de faire au moins des bons titres "filler".