Après L'histoire de Mélody Nelson, j'avais envie de découvrir cet autre album de Gainsbourg.
Le changement est radical. Les arrangements sont typiques de leur époque avec de la boîte à rythme, des synthétiseurs mais aussi, puisque l'homme à la tête de chou a bon goût, de la guitare un peu funky, de la basse et du saxophone.
Pour ce qui est des textes, on est sur quelque chose de plus provocateur. Gainsbourg parle beaucoup de sexe avec des métaphores pas toujours subtiles mais qui font au moins sourire. Tous les titres (et les chœurs) sont en anglais, et assez souvent Gainsbourg traduira le titre de la chanson dans le morceau lui-même. Cela crée un décalage intéressant, comme si Gainsbourg avait envie d'américaniser sa musique avec une grosse production musicale tout en conservant ce qui a fait son succès, c'est-à-dire des textes léchés. Évidemment, on ne peut éviter de parler de Lemon Incest qui avait fait scandale, ce qui est normal puisque c'était voulu. La voix de Charlotte Gainsbourg est très déstabilisante, fragile et parfois un peu fausse, mais cela donne une ambiance très particulière à ce morceau qui empreinte de mémoire un passage d'une composition de musique savante pour la mélodie.