Master of Puppets
7.6
Master of Puppets

Album de Metallica (1986)

Que dire aujourd'hui d'un tel disque ? Que l'ouverture tout en arpège, comme sur "Ride the lightning" débouche sur un morceau sans concession, histoire de bien faire comprendre que ces quatre-là ne sont pas là pour rigoler, "Battery" assoit l'auditeur immédiatement sur son fauteuil et lui en donne pour son argent, la parfaite mise en bouche d'un album hors du commun. Dès le deuxième morceau, on entre dans un panthéon musical que peu de groupes sauront atteindre, avec pas moins de 16 riffs différents, des ponts magistraux et soli scotchant, ce morceau-titre est une merveille de composition, brûlot sur l'addiction, qui vaut autant pour son chant à la scansion terriblement punitive qu'a ses changements de rythmes incroyablement bien amenés.
Avec "the thing that should not be", le groupe verse dans l'étrange et inquiétant monde de Lovecraft, instiguant une ambiance trouble avec ce rythme ralenti et ce riff saccadé, et que dire du solo tellement tordu mais maitrisé du sieur Hammett, et ce final comme une chute dans un gouffre sans fond.
Suis "Welcome home (sanitarium) avec son intro hyper classieuse, ou chaque instrument trouve sa place l'un après l'autre, Hetfield vient poser une voix plu calme, qui va aller crescendo à chaque fin de couplet, comme l'ensemble du morceau, pour mieux retomber en arpège magnifique, avant une remontée en puissance vers un solo ultra rapide et un pont de grande volée pour finir.
"Disposable hero", justifie la pochette du disque, évoquant les humains servant de chair à canon sur le champ de bataille, j' en retiens surtout le magnifique solo tout en descente et montée de manche, hyper véloce et enlevé au seins d'un morceau quelque peu répétitif bien qu'efficace.
Avec son pré refrain scandé et sa boucle riffique trainante, "Lepper messiah" n'emballe pas immédiatement, mais le pont du milieu salvateur, vient apporter un peu de couleur au morceau avec son soli en taping, pas mémorable.
Arrive "Orion", joyau instrumental, épitaphe splendide d'un Cliff Burton divinement inspiré, capable d'emmener tout son groupe vers des sommets de lyrisme trash époustouflant. Huit minutes trente d'émotion, de voyage sensoriel, de beauté sonore pure, un classique des classiques, chair de poule à chaque écoute, comme ce mec a pu manquer à la musique, il avait sans doute encore tant à nous offrir.
Intro superbe, comme sorti des ténèbres acoustiques, l'instrument clame son existence, la basse vrombit, puis déboule l'ultra violence de "Damge inc". Pour finir son album, Metallica choisit donc la puissance et la vélocité de la main droite d'Hetfield, maître en la matière, cette entreprise de destruction porte bien son nom, nanti d'un solo hyper rapide et mélodique à souhait, venant parachever cette tuerie trash qui clos un album mémorable et dont l'équilibre des forces très travaillé, donne à l'ensemble une cohérence indéniable, seule "Lepper messiah" venant un peu rabaisser la qualité par son relatif statut anecdotique.
Pierre angulaire du trash, sommet de composition, dernier album avant que Cliff Burton ne disparaisse tragiquement, laissant les 3 autres cavaliers orphelins, drame dont ils ne se remettront jamais vraiment musicalement parlant.

jenanaipa
9
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le 4 nov. 2018

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