Quelques marionnettes & des croix blanches.
Après deux remarquables opus, METALLICA sort en guise de troisième galette un des albums les plus célèbres du Metal. Célèbre, culte, tout ce que vous voulez oui, mais pas le chef d'oeuvre si souvent décrié.
"Master Of Puppets" est la suite logique de "Ride The Lightning", on retrouve quasiment la même disposition dans les chansons. Pourtant, cet album n'arrive pas à marquer autant le coup que son illustre grand frère.
Non pas que METALLICA se soit assagi, c'est juste que le tout sonne moins bien. Juste une affaire de goût, les chansons sont un peu moins enthousiasmantes que les précédentes. Pourtant, ce "Master Of Puppets" envoie correctement la purée et pas à moitié !
Au rayon Thrash, le quatuor nous propose trois chansons d'une violence exquise. Si "Battery" et "Damage Inc." sont des explosions auditives avec leurs riffs travaillés et des refrains inoubliables, "Disposable Heroes" varie les plaisirs en alternant des parties Heavy au feeling militaire (ça colle plutôt bien avec le sujet) et des accélérations monumentales sur les pré-chorus, ce qui rend le résultat très intéréssant. Quant à la chanson éponyme, c'est un plus compliqué. Non pas que ce titre soit mauvais (le break est sublime), mais elle jouit d'une trop grande estime. La faute à des couplets/refrains fatigants et à une dernière minute carrément inutile. N'en déplaise aux aficionados.
Comme sur "Ride The Lightning", METALLICA propose quelques chansons Heavy d'une grande qualité. "The Thing That Should Not Be" par exemple, marque encore plus le coup que "For Whom The Bell Tolls" grâce à sa rythmique plombante, son ambiance lovecraftienne (encore un hommage, Burton était un grand admirateur) et surtout son solo dantesque rempli d'une folie furieuse. L'instrumental de l'album se nomme "Orion", et là, c'est l'extase. METALLICA écrit ni plus ni moins un des meilleurs instrumentaux de la musique. Avec une première et dernière partie très Heavy (putain ces riffs nom de Dieu !), des soli où l'émotion est omniprésente, et un break d'une beauté dramatique, Cliif Burton signe son magnum opus.
L'émotion est aussi présente sur la power-ballad "Welcome Home (Sanitarium)" qui doit prendre la difficile succession de la magnifique "Fade To Black". Si elle n'est pas du même niveau, la composition reste d'un haut niveau en partie grâce à une seconde partie bien énervée. Pour "Leper Messiah", beaucoup la considèrent comme la seconde "Escape". Bien au contraire, avec des parties Thrash/Heavy assez jouissives (la double grosse caisse est de sortie !), elle passe très bien et ne coupe pas la progression du skeud.
"Master Of Puppets" est un très bon album, c'est sûr. Mais on ne peut lui donner la note maximale. Pourquoi ? Parce que "Ride The Lightning" l'a décroché pardi. Reste qu'il est et sera toujours un opus indispensable !
Chansons favorites : "Battery", "The Thing That Should Not Be", "Orion".
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)