Benoit XVI démission. Damien Saez sans rémission.
Une Sainte Bible. Des courbes, des cuisses.
L’image est forte. La messe est dite. L'artiste se joue une fois de plus de l'image qu'il donne à des médias avides. iTunes souhaitait en faire changer la pochette, la RATP trouve que celle-ci pouvait choquer une partie des voyageurs en fonction de leur conviction religieuse (sic) : rien a faire, la phallus en billet de Damien Saez ne pliera pas.
"Les politiques et les médias non ça ne m'intéresse pas"- Le roi-
Successivement reporté, comme un conclave orchestré qui s’éternise, "Miami" a vu le jour. La fumée est bien blanche. Damien Saez nous avait laissé aux abords de Messine, sur les quais des échoués. On le retrouve outre-Atlantique avec 10 nouveaux titres. La plume de Saez dévoile un album magnifique; du sexe mercantile, des drogues à outrance, un doigt pointé sur ce mélange au goût amer depuis sa Cadillac noire. Quelques notes en anglais réaniment les morceaux de l'album A Lovers Prayer : "No more" rappelle les lignes planantes de "Ghost Downtown".
Aux creux des infidèles ,"je pisserai sur vos tombes j'y cracherai j'y baiserai", se place comme un condensé, de "God Blesse" à la "Fin des mondes" du triple album tout frais, en passant par la poésie de "Varsovie". Le voyage continue en apothéose à travers "Que sont-elles devenues" à Marrakech, au Vietnam, sur le Gange, et c'est toujours le même bateau qui y navigue. Qui nous fait naviguer.
Bref, j'arrête de spoiler. Un rock envoutant, des riffs poignants, Saez et ses musiciens ne déçoivent jamais. L'album "Miami" repose sur un socle bien solide et se glisse dans la simple continuité, innovante, de ce pourquoi on vibrait déjà.
Après la tournée de Messina où Damien Saez, aux allures de Jean Gabin dans "La grande illusion", avait enchainé les petites salles au gré de son humeur mélancolique, celle qui débute le 19 mars 2013 semble prendre les rails de celle de "J'accuse".
"Des drogues pour aller voir en haut"; rendez-vous aux zéniths.