Nous eûmes attendu presqu'une décennie avant de pouvoir écouter un nouvel album de Stromae. De bonnes idées sont glissées ici et là. Pourtant, certaines pistes ne m’ont nullement convaincu.
À titre exemplatif : le duo « Mauvaise journée » et « Bonne journée » qui ne constituent qu’un grossier copier-coller. Plus personnellement, j’ai exprimé de nombreuses difficultés à accrocher au texte de « Déclaration » qui demeure teinté d’un féminisme frisant légèrement avec la misandrie : tentative maladroite de montrer son soutien à la lutte pour l’égalité des sexes.
Parmi les bonnes idées mal réalisées, on retrouve « Fils de joie ». Dans cette musique, l’interprète joue le rôle de plusieurs personnages à la fois. Je ne critique pas son jeu d’acteur, cependant il reste compliqué de s’y retrouver. Parfois, le rythme vient à manquer : « La solassitude ». Néanmoins, l’idée la plus mal exploitée reste « L’enfer ». On sent que Stromae peine à exprimer une partie de son passé remplie d’envies suicidaires, contrairement à d’autres artistes.
Toutefois, je concède que plusieures chansons méritent le crédit qu’on leur accorde. C’est le cas d’ « Invaincu », de « Santé », de « C’est que du bonheur » et de « Pas vraiment ». Lors de l’écoute de la première, on ressent cette énergie que seul l’ingénieur du son bruxellois peut fabriquer. J’apprécie les intentions relayés dans le deuxième titre cité dans ce paragraphe. Il est marqué d’une sobriété exemplaire. Les deux derniers de la liste rappellent que la vie de parents, ainsi que celle de couple ne sont que des chemins semés d’embuches empruntés par des promeneurs ayant des cailloux dans leurs chaussures.
Je résumerais cet album par le gris : une série de contraste entre le noir et le blanc.