No More Shall We Part, confession d’une tristesse amère…

J’ai débuté par trois albums de Nick Cave & The Bad Seeds : Murder Ballads (1993), No more shall we part (2001) et Push the sky away (2013), je vais me focaliser sur le deuxième... Pourquoi No More Shall We Part… tout simplement, car il assemble de façon homogène une ambiance triste et mélancolique, rude et amer dans un enrobage de rock blues sombre où fleurisse piano, violon et chœur… Un mélange que j’apprécie énormément.

Cette album de Nick Cave & The Bad Seeds commence (1- ”As I sat sadly by her side”) par une guitare vive soutenue par une basse légèrement entêtante, accompagnée d’un piano aux touches soutenues et cristallines, à travers lesquelles le chant de Nick Cave, légèrement velouté, nous conte une ballade mélancolique dont l’amertume progressivement envahie la pièce, magnifiée par un lointain violon étouffé…

Le disque est composé d’une succession de morceaux où on sentira de profondes tristesses sous des complaintes lentes (2- And No More Shall We Part), des regrets douloureux (4- Love Letter), d’amers souvenirs à la tension palpable (6- God Is In The House), entrecoupée de morceaux plus nerveux et incisifs (5- Fifteen Feet Of Pure White Snow).

Quelques titres seront empreints d’une touche religieuse comme l’admirable 3- Hallelujah, une sirène de violon suspendu, un piano ciselé, une cadence lourde et la voix insistante dont l’animosité fébrile se retient, entrecoupés de brefs relâchements lors des refrains Hallelujah, jusqu’à s’achever enfin, atténué de chœur féminin, sur l’expiation acerbe d’une rancœur prisonnière du temps… les frissons pointe sur notre peau figée par 7.45 minutes de crispation…

Mais la plage la plus remarquable de No More Shall We Part est la 7- Oh My Lord. Sur un rythme saccadé et tendu une tristesse rageuse suinte à travers les pores de la mélodie, la cadence s’emballe progressivement avec des montés lyriques de violon et de chœur brumeux et des poussés virulentes d’où le timbre aigu de ses cordes vocales semble vouloir s’extirper d’entre sa gorge brulante d’émotion… une force émotionnelle qui nous galvanise…

La 9- The Sorrowful Wife est aussi un morceau à retenir, sur un piano incisif aux notes aiguës, le chant retient son émotion pour ensuite explosé sur un rock oppressant dont batterie, guitare et violon viennent surélever la hargne rancunière d’une voix grave et rauque…

La 10- We Came Along This Road reflète un souvenir s’égouttant au fil d’un piano cristallin puis légèrement le mouvement deviendra plus appuyé saupoudré d’envolé de violon, un chant féminin feutré se ralliera à Nick Cave sur le refrain… puis, l’album se finira sur deux morceaux plus languissants accompagnés de voix féminine ample et d’un piano clairsemé…

C’est donc un album noir empreint d’un grand désarroi que nous propose Nick Cave & The Bad Seeds avec No More Shall We Part, apaisant les âmes en détresses…
Karaziel
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le 6 juin 2014

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Karaziel

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