Mastodon remet le paquet trois ans après un « The Hunter » pas très apprécié des fans de la première heure. On y perdait cette folie présente dans Crack the Skye et ses superbes œuvres progressives The Czar et The Last Baron (entre autres). On attendait donc de Mastodon qu’ils retrouvent cette folie, et qu’ils nous pondent un album supérieur au dernier en date. Pour ça c’est bon, pour la folie, à vous de voir.
Les singles High Road et Chimes at Midnight nous avaient donné un aperçu de l’album. On était dans un metal psyché (le solo de High Road, perché et tellement jouissif), mais très lourd, avec du riff et des ambiances presque atmosphériques (l’intro/outro de Chimes at Midnight, vraiment belle).
L’album est donc de cette trempe.
Pour commencer, les meilleurs morceaux sont majoritairement en début d’album. Tread Lighty est un très bon morceau d’ouverture, avec son riff en bourdon, et son refrain accrocheur. La fin est un bonheur, Brend Hinds nous régale d’un de ses solos dont il a le secret (mais il n’égalera jamais le solo The Czar, qui reste pour moi une référence). Un bon point pour ce morceau. The Motherload débute sur un break de batterie, l’occasion de dire que la batterie est toujours très bonne dans cet opus, technique et feeling, ça donne une dimension énorme aux morceaux. Celui-ci donc, est sûrement le meilleur de l’album, le riff est entraînant, le refrain est excellent, de la mélodie vocale aux riffs. Mais ce qui frappe surtout dans The Motherload, c’est ce pont complètement fou, très psychédélique, suivi d’un solo une fois encore génial (et oui, je suis fan du jeu de Brent Hinds). Gros départ donc.
Arrive High Road, avec son riff ternaire extrêmement lourd et son refrain sous LSD. Solo mélodique surprenant mais donc très réussi, très loin de la Terre, dans les profondeurs de l’esprit.
Once More ‘Round the Sun donc, qui donne son titre à l’album, morceau court et direct, où on retrouve cette psychédélie, y’a qu’à voir la pochette de l’album pour s’en convaincre !
Chimes at Midnight clôt donc ces cinq morceaux de grâce avec son intro/outro tellement « chéper ».
On a ensuite une succession de bon et de moins bon. Tandis qu’Asleep in the Deep, traîne un peu trop en longueur (ça reste un bon morceau, mais un ton en dessous de ce qui est passé avant), avec moins d’énergie, Aunt Lisa se permet une intro nulle, et un morceau de groupe de rock d’ados, avec toutes les erreurs que cela comporte, très mauvais donc. Ember City vient relever le niveau avec son intro génialement harmonisée. On retrouve le punch perdu depuis trois morceaux, et le refrain est une telle délivrance, à la fois mélancolique et très heureux. Brent Hinds nous sort encore un grand solo, et la composition nous emmène encore dans les méandres de l’esprit, un morceau très chouette. La fin est assez transparente, à l’instar du milieu de l’album, même si l’aide de Scott Kelly de Neurosis se fait sentir sur Diamond in the Witch House.
Bref, je reste un peu sur ma faim, j’attendais plus, mais comme chaque album de Mastodon est un voyage différent, je vais pas râler inutilement.