Fuck rap, my daddy a gangster !
Kendrick Lamar, Schoolboy Q, Jay Rock, ou encore Ab-Soul... Autant de niggas qui font vivre le récent label indépendant TDE, comme une sorte de relève de la mouvance West Coast.
Dr.Dre veille au grain, élevant ses poulains avec discrétion. Après l'album très influencé de Jay Rock, "Follow Me Home", on n'était point surpris de voir le Doc et le Mc se serrer la paluche en studio pour exposer une énième collaboration mystère pour l'éphémère "Detox".
Et Schoolboy dans tout ça ? Bin lui c'est un peu Mister Bob, un "tiser" et un "smoker" élevé aux "big ass". En tout cas, c'est ce de quoi il nous parle, comme la plupart des Mc du label. De fait, seul Kendrick Lamar varie les thématiques en sortant le très cinématographique "Good Kid, M.A.A.D City".
Avec "Oxymoron", Schoolboy Q reste fidèle à lui-même. "C'est du Schoolboy Q quoi !", telle est le type de phrase que l'on peut sortir à la fin de la première écoute. Mais cela ne veut pas forcément dire que c'est mauvais. Et contrairement à son copain Kendrick, il n'y à rien de narratif dans cet album. Juste des skits de sa fille qui sont en réalité sur-utilisés, ce qui finit par gaver.
Certes, on tourne vite en rond en termes de discours, mais les productions et les flows, quant à eux, sont variés et souvent efficaces. En somme, "Oxymoron" est un pur album pour chiller.
Le ton est donné avec le track d'ouverture : "Gangsta, gangsta-gangsta, gangsta ; Knock, knock-knock, knock-knock, uhh !!!". Un gros son lourd, parfait pour débuter un skeud.
Mais ce morceau ne donnera pas la tonalité du reste de la tracklist, au final très diversifiée dans les prods' et les humeurs. On passe d'un "Collard Greens" léger et entêtant, dans les hits-parades l'été dernier, à un "What They Want", beaucoup plus sombre et nerveux.
Par conséquent, "Oxymoron" est à l'image de "Habits & Contradictions" : il y a prendre et à jeter. Toutefois, le Mc soigne ses prestations. Le flow est parfois technique et réellement en harmonie avec le beat. De même, les refrains sont entêtants et stimulants (constat mis en relief par les nuances d'intonations et de voix qui caractérisent le rappeur). L'exemple est donné avec le track central de l'album : "Break the Bank". The Alchemist signe une boucle efficace parfaitement découpée par les couplets Schoolboy Q. Quant au refrain, il reste facilement en tête : "La-da-di-do, la-di-da-di-da-di-do...!".
En fait, je pense avoir cité les morceaux les plus notables du skeud. On peut également noter le feat avec Raekwon, comme le single "Man of the Year" ou le très thérapeutique "Prescription/Oxymoron".
"Oxymoron" est un album à se mettre sous la main en ce début d'année, car le contenu est globalement de qualité. Beaucoup de morceaux laissent indifférents, mais certaines bombes nous pètent à la gueule, ce qui peut nous laisser dans les vapes pendant un petit moment.
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