« POP » est un excellent album de U2, pas loin d'être une tuerie intégrale en fait ! Je suis clairement fan de ce disque que j'ai quasiment découvert en même temps que j'ai découvert le groupe c'est-à-dire en 1997, j'avais douze ans, et j'en suis tombé amoureux. Malgré ses évidentes faiblesses (en particulier sur la fin), et le fait qu'il ne soit pas très homogène, c'est une production remarquable du groupe Irlandais, qui n'a pas eu le succès escompté pour la simple et bonne raison qu'il n'est pas très accessible. Le son est superbe et n'a vraiment pas pris une ride, tout comme ses deux prédécesseurs des années 90 « Achtung Baby » et « Zooropa ». Le fond sonore et la qualité des compositions de certains morceaux gardent même quelques traces du mythique « Zooropa », notamment dans le dernier titre « Wake up Dead Man ».
Mais avant tout, « POP » se veut un disque innovant. Son style est urbain, créatif et teinté de sons électroniques géniaux. Absolument rien ne sens le réchauffé dans ce programme fluide et haut en couleurs. Il ne lui manque qu'un peu de pêche sur la longueur.
En effet, si le disque envoie du lourd avec les trois premiers titres ébouriffants, « If God will sends his Angels » freine très vite et de façon abrupte le rythme, même si la chanson en elle-même est très sympa. Quelques bruitages sont en revanche inutiles (sorte de vagues électroniques juste avant les refrains par exemple) sur cette ballade qui sera loin d'être la seule.
« Staring at the Sun » est une autre ballade (je vous l'avais dit !) un peu trop fade à mon sens, mais qui se défend bien lors de ses breaks avant de reprendre le dernier refrain. Pas inoubliable, c'est surtout une chanson un peu mielleuse pour midinettes.
Même si on ne reviendra pas vers la puissance et la fluidité des trois premiers titres, la performance du groupe est notable dans des morceaux comme « Last night on Earth » et ses refrains boursouflés.
« Gone » est l'un des meilleurs titres de tous l'album, d'une sincérité et d'une implication immenses. Le refrain prend aux tripes, la guitare lancinante de The Edge est magique comme d'habitude, et change de tonalité sur le dernier refrain pour donner un aspect encore plus tragique.
« Miami » est plus froide et progressive, avec des sons étouffés, mais dispose d'une classe monstrueuse, et révèle toute sa puissance dans les refrains ou Bono s'arrache la voix. Génial quoi.
« The Playboy Mansion » dispose d'un côté très urbain, très posé. C'est encore une ballade tranquille, mais qui elle aussi dégage un charme indéniable. Elle donne envie de fumer un pétard avec ce son si blasé et détendu.
On touche le fond avec la suivante, « If you wear that velvet dress ». Elle est nocturne et satinée, comme si le groupe avait fait la fête toute la nuit dans un appartement de luxe et qu'ils voulaient en faire une petite dernière avant d'aller faire dodo. On est presque endormi quand « Please » se pointe enfin. Surement et de loin le morceau le plus réussit de la partie endormie de POP. Elle est plus vive qu'elle en a l'air, et prouve sa force lors de la montée juste après le pont. C'est un passage épique du disque d'ailleurs.
On finit tristement sur « Wake up Dead Man », un peu trop dépressive mais finalement réussie.
Dommage que POP ne présente pas plus de titres de la trempe de « Discothèque », avec un peu plus de fun et de peps sur la fin, il aurait pu être plus homogène et un peu moins à la ramasse. Mais la force et la production de la plupart des titres justifient une excellente note, pour ce dernier né de la trilogie des années 90.