Après la découverte et le succès inespéré de "Début", Björk est attendue au tournant. Et "Post" va finalement aller bien au-delà de nos espérances. La production et les arrangements sont particulièrement soignés et complexes. Il suffit d'écouter pour s'en convaincre l'épique et féerique "Isobel". Nellee Hooper, Graham Massey, Howie B et Tricky vont aider Björk à utiliser un spectre large de musiques électroniques et orchestrales qui vont enrichir le magnifique "Hyper-ballad", les battements volatils et sensuels de "Enjoy" ou la légèreté fragile de "Possibly Maybe". Björk trouve de nouveaux moyens d'exprimer les émotions usées par le temps à travers des textes précis et abstraits. Elle se permet même de lorgner du côté de Hollywood avec le jouissif "It's oh so quiet!" qui aurait pu être arrangé en d'autres temps par Cole Porter. "Headphones" clôt l'album sur une note expérimentale et hypnotique, rappelant l'ambition de l'artiste à se surpasser dans des voies plus complexes... au risque de ne peut-être jamais retrouver à la fois la diversité, la fraîcheur et la puissance mélodique de ce "Post"-là.