C’est un album de hip-hop crépusculaire que délivre là ce jeune rappeur anglais au flow précis et sans chichi qui évoque parfois le Buck 65 du sublime Square. PSYCHODRAMA se vit comme un long rêve brumeux à la bande son fantômatique, parfait contrepoint à une production hip-hop véritablement vampirisée par un R’n B putassier et morne. Si PSYCHODRAMA est aussi touchant, ce n’est pas seulement parce que ses thématiques sont personnelles : Dave sait manier le classicisme (le groove de « Black » et « Streatham ») aussi bien que le modernisme (l’électro dépressive de « Psycho », l’incroyable épopée « Lesley », presque proggy) ; on le sent d’ailleurs tout de suite moins à l’aise dès qu’il s’agit d’être dans les clous (« Location » et son autotune bon marché). Heureusement, il s’agit du seul faux pas d’un album par ailleurs sublimement désenchanté.