DEF LEPPARD, c'est un peu comme les grands vins : plus c'est vieux, plus c'est bon. Du jeune débutant "On Through The Night" au très expérimenté (et accessoirement chef d'œuvre) "Hysteria", DEF LEPPARD n'a fait que progresser entre temps. C'est d'ailleurs drôle de voir que le groupe fera quasiment l'inverse à partir de "Adrenalize" (exception faite pour "Euphoria" et "Songs From The Sparkle Lounge"). Bref, là n'est pas le sujet.
"Pyromania" est donc le troisième album du combo de Sheffield. Le groupe est devenu un des fleurons de la NWOBHM avec ses deux premiers albums : "On Through The Night" et surtout "High N' Dry" (le premier est moyen, le deuxième est déjà meilleur). DEF LEPPARD est attendu au tournant, et là manque de bol, voilà que les petits anglais font les yeux doux au marché américain ! Et, ça marche plutôt bien. Effectivement, on note sur le disque un côté plus mélodique, plus recherché aussi (un peu dans la lignée de "Switch 625" sur l'album précédent). Comme le dit Powersylv, la musique est plus sophistiquée.
On aurait pu croire à un désastre musical, mais que nenni ! "Pyromania" est une bombe, encore aujourd'hui. Un album qui laisse un souvenir impérissable, dont on se souvient encore et encore.
Les refrains de "Photograph" et "Stagefright" par exemple, comment ne pas être touché par ces superbes mélodies à la fois mélancoliques et lancinantes ? Et que dire de la sublime power-ballade "Too Late For Love" avec son riff sombre et torturé ? Bah rien, en fait. On écoute, et on est submergé par cette musique sortie des cerveaux géniaux d'Elliott & Co'.
"Pyromania" est une usine à chefs d'œuvre. Les 7 premières chansons sont un des meilleurs enchaînements de la musique : "Rock Rock (Till You Drop)" est la composition idéale pour débuter un live en grande pompe, riffs explosifs et refrain mémorisable à la première écoute (comme la plupart des refrains de DEF LEPPARD en fait).
On arrive ensuite au tube de l'album, je nomme "Photograph". C'est la première chanson vraiment FM du groupe, surtout dans le riff (on est bien loin de l'époque de "On Through The Night" les amis), "Photograph" explose littéralement dans un refrain beau à crever. Un titre considéré aujourd'hui encore comme un classique du Hard FM. "Stagefright" sort du même moule que "Photograph", avec un dose de Speed en plus dans le nez. Joe Elliott nous fait rêver sur la fin avec des cris de possédé.
DEF LEPPARD se frotte de nouveau au registre de la power-ballade avec "Too Late For Love", qui n'a strictement rien à envier à "Bringin' On The Heartbreak".
On se prend encore une claque dans la gueule à l'écoute du génial "Die Hard The Hunter". Ici, on a affaire à un monstre de 6 minutes. C'est tout simplement le bonheur : une introduction magnifique ("Far Away, Far Away"), un riff ultra-puissant qui reste graver dans la tronche, un refrain repris en chœur par le reste du groupe et des soli du feu de dieu (merci Phil Collen !). Un des meilleurs titres de DEF LEPPARD !
"Foolin'" et "Rock Of Ages" sont des classiques du répertoire du léopard sourd. Les deux sont des compositions ultra-solides au feeling Heavy pour la première et Hard FM pour la seconde. Elles réservent chacune des putains de bons moments (le refrain et le final pour "Foolin'", le refrain intemporel pour "Rock Of Ages").
Mais les deux prochains titres signent l'arrêt de la cavalcade folle de "Pyromania". "Comin' Under Fire" et "Action ! Not Words" ne sont pas forcément mauvaises, mais elles sont inférieures aux autres pépites de l'album. "Comin' Under Fire" débute pourtant très bien avec (encore une fois) une très jolie introduction, même les couplets calmes et le refrain Heavy sont bons mais il manque la petite étincelle qui enverra cette chanson au côté de "Stagefright" ou "Rock Of Ages" par exemple.
Par contre, "Action ! Not Words" est une énorme faute de goût. Elle aurait plus eu sa place sur "High N' Dry" que sur "Pyromania". Et pis bon, j'aime pas le riff ni le refrain.
Heureusement, "Billy's Got A Gun" sauve "Action ! Not Words". Elle mise en partie sur un putain de refrain MAGNIFIQUE (il n'y a pas d'autres adjectifs), qui fait vibrer comme pas possible. Il faut la voir interprétée live à Dortmund en 1983 : imparable !
"Pyromania" voit aussi l'arrivée de Phil Collen, un guitariste extrêmement talentueux, qui forme alors avec Steve Clark, un duo hors-pair. Son jeu se marie à merveille avec celui du blondinet, le paroxysme sera atteint sur "Hysteria" où les deux bonshommes réussiront à fournir un travail extraordinaire. La basse de Rick Savage est plus audible que sur les albums précédents, et sa voix renforce bien les refrains. C'est peut-être un comble, mais je trouve que Rick Allen joue mieux avec un bras que deux ! Mais il brasse un bon travail, certes simple mais efficace. Joe Elliott est un peu la super-star du disque. Le bougre signe un putain de performance, sa voix illumine tout les refrains ("Photograph", "Stagefright" en particulier) et il arrive à mélanger à la perfection rage et émotion.
Un autre bon point : les chœurs. Pour moi, DEF LEPPARD bénéficie des meilleurs chœurs possibles : puissants et clairs. C'est même mieux en live !
"Pyromania" est un album indispensable pour tout les amoureux de Hard Rock/Hard FM (et du Metal en général pendant qu'on y est). DEF LEPPARD sort un de ces deux chefs d'œuvre. Et chose encore plus extraordinaire : "Hysteria" surpasse "Pyromania". C'est pour dire le niveau des musicos !
Chansons favorites : "Rock Rock (Till You Drop)", "Stagefright", "Die Hard The Hunter".
(critique publiée auparavant sur le site Nightfall, sous mon ancien pseudonyme : KingKilling)