La même chose que Ziggy, une étape plus loin. L'électricité rampe et déchire, la voix foudroie et lamine : il n'y a encore jamais eu de violence plus sauvage que celle de ce disque, qui à chaque fois me laissait hébété, pantelant et... heureux ! Et si ce "Raw Power", ultime outrage à toutes les bonnes mœurs, ne vieillit pas, c'est que l'énergie mortelle que l'Iguane distillait à chaque morceau, écartelée par les vrillements de la guitare de Williamson, n'a pas été exaltée et alourdie par quelque sonorité technique "moderne", mais au contraire - par maladresse sans doute - traitée avec toute la prudence (naturelle) qu'elle méritait.
A propos du Remix de 1997 : … ou une technique de réhabilitation des chefs d'œuvre du passé aujourd'hui fort courante dans le 7ème Art, par exemple : opération mi-commerciale (relancer le "produit" à la consommation), mi-artistique (donner enfin à l'œuvre la forme définitive dont l'Artiste rêvait, dépossédé qu'il avait été par le méchant producteur). Le résultat ici est totalement évident et paradoxal : "Raw Power" brille toujours au panthéon de la musique la plus violente, comme l'une des disques les plus extrêmes et excitants qui soient, mais la flamboyance nouvelle du son ne change finalement rien… preuve s'il en est que, dans ce domaine, la forme et la finition ne font rien à l'affaire ! [Critique écrite en 2010]