Ambiance boîte de nuit très branchée … mais réservée aux mélancoliques. Voici un artiste né en 1990 qui assume pleinement son attachement aux sons électros des années 1980.
Entre 2012 et 2016, le multi-instrumentiste allemand Marius Laber alias Roosevelt s’est nourri d’un spectre musical très ciblé pour donner naissance à un premier album réussi.
Très électro, teinté de pop et grandement influencé de disco, Roosevelt est avant tout la cohabitation parfaite entre la dance euphorique et la pop triste. Même les morceaux les plus entraînants tels que "Wait up", sont enveloppés de nostalgie, comme le regret d’un passé musical révolu. Roosevelt, c’est aussi la fierté et la revendication de cet héritage.
Cet album est un condensé de tout l’univers de l’artiste. Depuis son premier EP Elliott (disponible en ligne depuis 2014), le musicien et chanteur développe son plaidoyer pour une dance music intemporelle qui mêle toutes les émotions. L’artiste veut nous faire danser à travers un autoportrait tout en douceur et en mélancolie. Il ne peut pas y avoir de joie entière sans une omniprésente tristesse, semble-t-il nous dire au fil de ses compositions.
Enfin, pour les amateurs, à noter que ses titres vous sont peut-être déjà connus.
"Sea", par exemple, accompagna longtemps le jingle de la météo de l’émission Quotidien à ses débuts. Par ailleurs "Elliott", "Fever", "Colours" et "Night moves" sont autant de titres qui ont cumulé des millions de vues et de téléchargements dans le monde.
Si Roosevelt gagne à être écouté, c’est parce que cet album est plus que de la musique. C’est toute une philosophie de vie qui est portée aux nues. Parce que, comme l’écrit Milena Agus avec justesse et poésie :
La nostalgie, c’est de la tristesse, mais c’est aussi un peu de
bonheur.
(Mal de pierres, 2006).
Critique écrite dans un premier temps pour les Bibliothèques de la RATP.