Dix ans, il m'a fallu dix ans, entre la première fois où j'ai lu un portrait – élogieux – de Rover et ma première écoute de l'album éponyme.
J'ai découvert et écouté jour et nuit Aqualast. Simplement pour ce moment du refrain, je n'arrivais pas à mémoriser les paroles, où la voix passe du timbre lyrique et quasi féminin à une forme d'objurgation virile, sans aucun raccord en studio : juste naturellement, Rover tirant parti d'une tessiture exceptionnelle qui fait sa marque de fabrique.
L'album pour ce qui reste est à l'avenant, avec quelques perles comme Queen of the fools ou Some needs (magnifique clip avec Diane Kruger).
Il se trouve que j'ai reçu un traitement au long cours, à l'hôpital.
Je n'écoute pas certaines chansons de cet album, dont Aqualast, sans me rappeler le moment où j'émergeais de mes séances, et que j'écoutais soit Rover, soit Eels.
Je vais arrêter là. Par chance, Rover se produit près de chez moi le 15 décembre.
C'est formidable de le voir en vrai, sur scène. Une joie.
[Et en effet, le voir faire sur scène ces mêmes acrobaties vocales, sans fatigue ni cahots, c'est très, très impressionnant, et très émouvant. Surtout dans une petite salle, avec un public recueilli voire fervent]