Il était une heure la boîte de nuit commençait à s'échauffer. Sur la piste de danse nous étions si proches, si serrés comme pris dans le filet, le piège de la vie. Remuer, bouger comme des forcenés pour s'échapper. Couper les mailles, s'envoler "spread your wing and fly away" ainsi exorciser la semaine passée et avaler celle qui suivrait jusqu'à la prochaine soirée. Grisés, griser, déchirés, déchirer, vapés, vaper ! Aliens lunatiques naïfs abusés et désabusés de la piste de danse. Tous les genres étaient représentés dans cet endroit libéré. Tu pouvais t'y afficher comme bon te semblait. Jupe courte exagérée ou short serré si moulant la où tu sais, t shirt déchiré maculé sur jean troué éviscéré, toge romaine décolletée ou costard carreau ostentatoire sur cravate arc en ciel voire jabot démodé, cuir sexy très échancré devant derrière peu importait ou longue robe fendue dos nu jusqu'à la raie du cul, sexual sportwear affriolant au dernier degré ou tailleur pied de poule strict et raffiné...Talons hauts, ballerines, mocassins, sandales, rangeos...Tous les styles de pompes colorées, noires, blanches, multicolores neuves ou désagrégées, éventrées. Plus simplement pieds nus, talons lisses et tendus sur des orteils rosés ou peints de toutes les sortes de couleurs, de toutes les façons pour virevolter en attendant de voir si le Soleil oserait se lever. Peau contre peau, parfums mêlés, sueur mélangée, souffles alcoolisés un peu sucrés "chimicalisés" véhiculant des odeurs affolantes vers des narines frémissantes, des bouches incandescentes. Les bras levés dévoilant les aisselles épilées ou complètement abandonnées sinon coudes au corps suivant le déhanché de bassins survoltés, de cuisses enfiévrées. Corps ruisselant qui ne pensaient qu'à communier, à s'abandonner, prisonniers de la divine musique. Elle coulait comme un torrent affolé dévale sur la roche d'une montagne abandonnée ou ni toi ni moi ne sommes jamais allés. Parfum d'une liberté rêvée impossible à capturer. D'un ailleurs, d'un nulle part où l'amour et la violence ne peuvent cohabiter car n'y n'existent que grâce et pureté. Sorte de jardin d'Eden exempt du serpent ou de la pomme de toutes les stupidités qu'on veut nous faire avaler. Elle était elle, il était il, parfois il était elle et elle était il tout ça n'avait plus d'importance non plus. Son look avec ses gants longs et argentés, étranges sortes de "fingers of steel" te plaisaient. Son sourire, ses postures...lascivité assumée avec naturel t'attiraient alors tu t'es approché.e tu as as pris sa main, iel a pris ta main, vous avez dansé, vous vous êtes enlacés.es, nul.le ne s'est opposé.e..."One Kilometer" de sur place sur les ailes du son.
Puis à ton oreille un murmure "Je m'appelle Manty" alors tu as rétorqué "Love is to Share, mine is for you"...Vous vous êtes enbrassés.es !