Shangri La par avisdupublic_ne
Originaire de Nottingham, Jake Bugg a puisé une large part de son inspiration dans la culture américaine. Pas tant par le pays en lui-même, mais beaucoup plus par le biais des nombreux grands compositeurs interprètes country/folk que les américains nous ont offert, tels Bob Dylan, Neil Young ou encore Johnny Cash. De belles références n’est-ce pas? Il semble en tout cas en avoir tiré bon parti dans son premier album. Dans Shangri La, on retrouve la country, avec There’s a Beast And We All Feed It, mais il y a un côté également plus rock avec notamment Slumville Sunrise. On sent une intention d’offrir quelque chose de plus rock mais, hormis cette dernière, nerveuse et pêchue, plusieurs morceaux me semblent un peu trop « verts » et ne m’ont pas vraiment convaincu dans ce style. Pour exemple, le morceau What Doesn’t Kill You, qui est beaucoup présenté pour faire la promo de l’album, est vraiment beaucoup trop basique, et aurait tiré profit d’une gestation prolongée.
Outre cette tentative un peu « ratée » du jeune Bugg, je n’ai aucun doute de son talent quand j’écoute ses morceaux folk, qui fleure bon les belles prairies du grand-Ouest Américain ou les vertes forêts de la région des grands-Lacs : Pine Trees, une chanson interprétée par le plus simple appareil (nous parlons bien sur de guitare/chant). Il y a également Messed Up Kids, beaucoup plus dynamique et entraînante au niveau du chant. On trouve un côté un peu plus « Neil Young » dans notamment All Your Reasons, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Simple Pleasures m’a plu pour son côté plus progressif. Je mettrais une petite mention spéciale à Kitchen Table, bien arrangée, avec une guitare plus recherchée, une basse bien présente pour que la mélodie du chant et que les notes sporadiques du clavier se fondent bien dans l’ambiance.
Pour finir, un album intéressant, que certains diront trop clean, mais je leur répondrais que sortir un album de cet acabit à 19 n’est pas donné à tout le monde. J’ajouterais également ses qualités précoces dans l’interprétation, qui sont à mon sens primordiales dans un genre comme le folk, car les instru’ se veulent sobres et acoustiques et demandent donc un petit plus dans l’interprétation du chanteur. Un petit jeune à suivre !