En 1978, on attend plus grand chose des Stones. Trop d'albums décevants à la suite et surtout un mouvement punk qui renverse les règles ! De plus il y a un parfum de fin, Keith Richards est dans la mouise jusqu'au cou, entre les problèmes judiciaires et sa santé, c'est peut-être le dernier disque des Stones ! Ils se mettent donc au boulot comme si c'était le dernier. Et ils se donnent à fond !

Les Rolling Stones parient sur le disco avec "Miss You". Genre déplacé, mais à l'inverse du reggae ou du rock psyché d'autrefois, les Stones ne se contentent pas d'une pâle copie mais de l'adapter à leur sauce ! Pan, le titre fait un carton et devient un standard du groupe. Réussite commerciale comme artistique, même si ce n'est pas la meilleure de l'album. Dès ce premier morceau, on sent enfin une joie de vivre chez les pierres qui roulent. A l'aise, ils disent adieu aux artifices. Charlie Watts prend son pied comme jamais sur "When the whip comes down". Le titre qui vous fout la banane ! Ron Wood travaille enfin intégralement sur un album du groupe, et qui, sans rivaliser avec le virtuose Mick Taylor, est là, droit, et juste bien à sa place. Moins de tensions, plus de plaisirs est le mot d'ordre.

Les Stones comprennent les erreurs du passé et arrêtent enfin les titres à rallonge puisque la moyenne d'une chanson est de 4 minutes. Ca fonctionne et ca tape juste ! Les titres déboulent avec fraîcheurs et sans véritables ennuis. Just My Imaginination est une reprise Motown des plus réussies, Some Girls est potache, sexy et efficace à la fois ! On atteint ensuite le ventre mou de l'album avec Lies (qui vous fera taper du pied tout en étant un peu irrité), l'ennuyant Far Away Eyes (satanée Country de seconde zone) , puis un sursaut avec l'électrique Respectables pour revenir au tout juste correct Before They Make Me Run. Ce dernier plus intéressant pour le déballage des emmerdes de l'époque de Keith Richards.

La toute mignonne Beast Of Burden poursuit et le punk Shattered conclut merveilleusement bien l'album. Un LP qu'on ne pensait plus possible de la part des pierres qui roulent. Un indispensable ! Il suffit de voir le nombre de titres joués en live encore aujourd'hui ! Plus de la moitié de l'album ! Ils en sont fiers et ils ont bien raison ! Joyeux, frais, clair, net et précis, les Stones nous prouvent que c'est dans le danger qu'ils en ont encore sous le coude, et que leur glas n'a pas encore sonné !
FlyingMan
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le 17 janv. 2012

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