Le disque d'un groupe en pleine crise
St. Anger est probablement l'album le plus controversé de l'histoire du métal. Ecrit et enregistré alors que Metallica était au bord du split, il ne peut en effet laisser insensible, et provoque des réactions généralement bien tranchées. Personnellement, après plusieurs années, je ne sais toujours pas trop quoi en penser.
En effet, d'un côté, le son de batterie est ignoble, le chant de James Hetfield est souvent risible, et les chansons ressemblent pour la plupart à un vulgaire assemblage de riffs. D'un autre côté, les compositions sont très longues, Metallica refait enfin du métal pour la première fois depuis 1991, et l'album regorge de riffs plus sympathiques les uns que les autres. En fait, comme l'a avoué Bob Rock début 2007, James Hetfield n'était pas très impliqué dans ce projet, et sans lui, on ne peut espérer écouter un véritable album de Metallica.
Il faut par conséquent considérer St. Anger pour ce qu'il est : un brouillon d'album, assemblé ça et là avec le logiciel Protools. Oubliez l'époque ou le duo Hetfield/Ulrich fignolait ses compositions jusqu'au moindre petit détail dans le célèbre donjon du Danois : St. Anger a été composé en live dans une salle répétition et le groupe revendique clairement sa sonorité très garage.
Metallica alterne donc le très bon et le très mauvais, et si certaines chansons font bonne figure (Frantic, Some Kind of Monster, Shoot Me Again, Sweet Amber), d'autres font clairement tâche dans la discographie du groupe (Purify, Invisible Kid). Au final, St. Anger ne restera probablement pas comme l'un des meilleurs disques du groupe, loin s'en faut. Mais plutôt que de critiquer bêtement la musique qui le compose, regardons le contexte dans lequel il fut enregistré et disons-nous que sans ce disque, Metallica aurait probablement splitté en 2002.