Metallica a toujours su surprendre par son côté "novateur". Le mot n'est peut-être pas bon, mais soit. Cet album est dans la continuité de ce qu'on pu faire, au fil des line-up et des pack de binouzes ingurgités, ce monstre sacré qu'est Metallica. A savoir se renouveler contrairement à Slayer, par exemple, qui est resté, bien loin de moi l'idée de blâmer ce groupe mythique et destructeur, dans le trash des années 80's.
Metallica a toujours poussé plus loin le concept de création et ne s'est pas reposé sur ses lauriers. Les trois premiers albums resteront cultes à jamais, ne serait-ce que par l'histoire qui les entoure, le bassiste qui les habite (Cliff, ce génie de la quatre cordes). Les autres, bien loin, certes, du niveau atteint, arrivent quand même à batailler grave pour une place au soleil. En quête de repères, le groupe a sorti un relativement bon ... And Justice for All, qui, pour autant ne casse pas trois pattes à un canard, la basse qui sonne guitare, Newsted n'étant pas considéré, encore, par le groupe comme le remplaçant de Cliff. Et pourtant il l'était. Il le prouve dans les autres albums avec des lignes de basse à couper le souffle (My Friends of Misery, notamment).
St.Anger sort dans le contexte particulier du départ de Newsted et de la mésentente grandissante entre Lars et James (le documentaire Some King of Monster nous le montre). Pas de bassiste, c'est Bob Rock qui reprend la quatre cordes. Jeu zéro, mais peut-on blâmer le producteur de vouloir faire avancer sa machine de guerre ? Non. Alors, quoi qu'il advienne, on avance. On trime. On s'insulte. On hurle. On fait des cures.
Avec le recul, cet album est sans doute le plus marqué et le plus personnel de Metallica. Pourquoi ? Un album tâché des nombreux changements de line-up atteignant leur point culminant avec le départ de Jason. James y panse ses blessures. L'absence de solos ? Un moindre mal. Les puristes sauront apprécier.