Sticky Fingers par FlyingMan
1971, nouvelle décennie, débarrassé des Beatles, les Stones ont enfin les feux de la rampe pour eux tout seul. Il ne faut pas se reposer pour autant, il faut frapper juste et frapper fort. Les Stones pondent donc Sticky Fingers. Rien que ca ! Terminé la naïveté des sixeties, ca va causer coke, coke et... "guess what ?", ben oui, encore de coke... ah oui et de sexe aussi avec le très machiste "Bitch" ! Besoin de vous faire un dessin ? A l'exception de ce titre, le reste traitera de la drogue sous toutes ses formes, la brune (Brown Sugar), la poudreuse (Midnight Mile), la cocaïne (Sister Morphine), l'héro (Wild Horses), bref ca va décoller sec !
Quand vous balancez l'album dans le lecteur, accrochez vous à votre slip ! Dès le titre d'ouverture, c'est stratosphérique. Brown Sugar éclate tout sur son passage.Les mots me manquent. Sway poursuit. Véritable espace où Mick Taylor sera intronisé publiquement comme un Stone avec son solo intense et furieux ! Comme pour éviter l'overdose et le nez en sang, Wild Horses pose ensuite ses valises. Sous ses extérieurs de gentille ballade se cache encore un monument, troisième round, troisième crochet du droit ! Pan ! On voit les étoiles. On pourrait s'arrêter là, mais c'est sans compter sur les Stones qui veulent vous mettre K.O une fois pour toute avec Can't You Hear Me Knocking où ca va planer pendant 7 minutes dont 4 avec un Mick qui ferme sa grosse bouche et laisse les guitares crier. Dur dur de s'en relever.
Seule couille poilue dans le potage, ce country You Gotta Move, tel un sceau d'eau glacé à la figure. Ca refroidit. Ca fait mal. Heureusement elle est courte. Juste le temps de se refaire une ligne, tirer un coup la "Bitch" et de replonger. Sister Morphine est le gros morceau de cette seconde partie d'album, composée par la non-créditée Marianne Faithfull. Pas étonnant des Stones, mais rendons à César ce qui appartient à César. On sent tout de suite que c'est écrit par une femme, un truc doux, cool, calme, en finesse,... tout en gardant ce côté monstrueux qui habite l'album. C'est le grand final, le sommet. Après, l'atterrissage se fera en douceur sur les deux derniers titres. On émerge, le nez enfariné, sans comprendre encore bien tout ce qui s'est passé.
Les Stones effleurent donc la perfection avec Sticky Fingers. L'un de leur meilleur album, le mieux produit. Peut-être LE meilleur tout simplement ! Envoûtant, prenant,... Le voyage fut... complet !