J'ai essayé Radiohead (2/9)

En bilan de la période Pablo Honey, Radiohead a vraiment subi le succès de Creep (qu’ils se sont mis à détester), et se retrouve assez affaibli sur plusieurs points de vue. Ils composent The Bends entre les pressions externes (de la major qui veut son disque, des fans qui veulent écouter 12 fois Creep dans le même set) et l’instabilité interne (fatigue des grosses tournées, mésentente dans le groupe, enregistrement tardif). Malgré les vents contraires, et après un travail entamé en janvier 1994, le groupe sort The Bends au printemps 1995. Au final, c’est un album que je trouve personnellement paradoxal.

L’album est jalonné de titres comme High and Dry, Sulk, Fake plastic trees ou encore (nice dream) : ils ont le profil type du précédent disque. Je les perçois comme des balades assez convenues, plutôt stéréotypées. Alors qu’à l’inverse, des chansons comme Planet Telex (avec ses delays sur l’intro et l’outro), Just (avec son duo de guitares frénétiques) ou même Street spirit (fade out) sont intemporelles et novatrices au regard de ce que Radiohead avait pu produire jusqu’en 1995.
On remarquera que pour ce disque, John Leckie et Nigel Godrich sont derrière la console. A l’avenir, ce dernier deviendra un élément clé des productions du quintette, puisqu’ils ne produiront qu’exclusivement avec lui.

Si on le considère, a posteriori, dans l’ensemble de la discographie, cet opus constitue le premier disque vraiment apprécié des fans. Un vrai début après le faux-départ Pablo Honey, en quelque sorte. Il est beaucoup moins “renié” que le premier skeud, alors qu’à mon sens on retrouve beaucoup de pop niaise typée années 90’.

A en croire Wikipedia, y a même Matthew Bellamy qui cite The Bends comme méga influence, comparé à Nevermind de Nirvana notamment. Et si des gens comme lui disent ça, il doit sûrement y en avoir une floppée qui porte une considération similaire à cette oeuvre. Concrètement, j’ai du mal à comprendre ça. Je digresse encore : je sais pas si ma culture musicale me fait défaut, mais j’ai du mal à peser en quelle mesure Radiohead a influencé Muse, et j’ai encore plus de mal à comprendre les quasi accusations de plagiat qu’on trouve ici et là.

Au final, The Bends constitue une bonne porte d’entrée dans l’univers de Radiohead, puisqu’il est quelque part à mi-chemin entre les mélodies mielleuses de Pablo Honey et les fulgurances d’OK Computer, et qu’il constitue un bon résumé de ce que le groupe faisait avant l’an 2000. Vous y trouverez des titres références, qui demeurent encore sur les setlists actuelles en concert (The Bends, Street spirit (fade out), Fake plastic trees...), mais - à mon avis - ce n’est pas le disque référence de l’orchestre.

Sources :

• https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Bends


• https://fr.wikipedia.org/wiki/Radiohead


• https://www.radiohead.fr/the-bends-2/

Mes autres avis sur Radiohead :

• Pablo Honey


• The Bends


• Ok Computer


• Kid A


• Amnesiac


• Hail to the thief


• In rainbows


• The king of limbs


• A moon shaped pool